Il y a 27 ans, Lakhdar Rebbah : le militant utile

Par Mohamed Rebah – Le 6 février 1989, était accompagné à sa dernière demeure Lakhdar Rebbah, décédé à Alger à l’âge de 72 ans, à la suite d’une grave maladie contractée à la suite des sévices subis lors de son arrestation au mois d’avril 1956. Né le 26 février 1917 au douar Ouled Djenane, au flanc nord du djebel Dira, dans la commune mixte d’Aumale (aujourd’hui Sour El-Ghozlane), il grandit en ville, à Belcourt, qu’il rejoignit avec ses parents en janvier 1919. Il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA), dans les années 1936-1937, à la kasma des Tramways d’Alger (TA). Il était à l’époque receveur aux TA. Il jouait en même temps à l’équipe de football de l’ASTA. En février 1955, il fut chargé par Krim Belkacem d’héberger Abane Ramdane et de l’assister dans toutes les tâches dont il avait la charge. Il habitait rue Hélène Boucher, au Ruisseau. Dans son étude consacrée à la vie d’Abane Ramdane, l’historien Khalfa Mameri écrit à propos du militantisme de Lakhdar Rebbah : «Ce témoin ne laisse pas insensible. Il porte la lumière et la joie de l’homme utile sur son propre visage.» «L’homme utile», c’est le souvenir que ce militant de base du PPA-MTLD laisse dans la mémoire de ses compagnons de lutte pour l’indépendance. En 1966, Lakhdar Rebbah fut à l’origine d’un évènement qui laissa perplexe plus d’un : l’évasion de Hocine Aït Ahmed de la prison d’El-Harrach le 1er mai 1966. C’est lui qui prépara le plan de l’évasion du fondateur du FFS. Aidé de son neveu, iI suivit l’exécution du plan de A jusqu’à Z jusqu’à ce que le fugitif traverse la frontière marocaine à bord d’un camion de transport de meubles accompagné de Chouli, le gardien de prison qui l’aida à s’évader. Lakhdar Rebbah connut Hocine Aït Ahmed, l’ancien chef de l’Organisation spéciale (OS) du PPA-MTLD, en 1947, à Belcourt. Il se réfugiait dans sa crèmerie, à l’Allier des Mûriers. «Je lui avais promis de le sortir de prison», me confia- t- il, lors d’un entretien à Bouhandès, dans le djebel Beni Salah, au sud de Blida, le 13 septembre 1988. Nous assistions au trente et unième anniversaire de la commémoration de la mort au combat de mon frère aîné, Nour Eddine Rebah.
Lakhdar Rebbah, c’était El-Ghazal pour ses intimes.
M. R.

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