Le pouvoir s’isole

Par Kamel Moulfi – Le projet de révision constitutionnelle est entré dans un espace à huis clos d’où il en ressortira dimanche, apprend-on, devant les députés et sénateurs réunis ensemble en séance plénière pour la formalité du vote qui le transformera en nouvelle Constitution algérienne. On peut se demander pourquoi le huis clos a été appliqué à la réunion que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenu hier avec les membres des deux chambres parlementaires. Cachent-ils quelque chose aux Algériens ? Comment expliquer une telle démarche qui isole le pouvoir sur un segment supplémentaire et à propos d’une question qui concerne l’ensemble du pays et qui l’engage pour l’avenir ? On comprend d’autant moins ce comportement quand on constate que le projet présidentiel pêche par un déficit d’intérêt au niveau de la population et a fait l’objet carrément d’un rejet de la part d’une partie de l’opposition. Ce qui prouve qu’au contraire, il a besoin de plus de médiatisation dans toutes ses phases, sans aller jusqu’à parler de transparence qui reste encore un lointain objectif à atteindre dans la pratique du pouvoir en Algérie. Mais, en réalité, c’est l’aboutissement logique d’une démarche qui a commencé il y a quelque quatre ans et qui a vu sa base se rétrécir au fur et à mesure de son cheminement. Des événements majeurs ont fortement interféré sur le «processus» de révision constitutionnelle, dont le plus important évidemment a été la maladie du président Bouteflika, ce qui a sans doute infléchi tout le programme de débats et de consultations et pesé négativement sur l’adhésion de la population à cette démarche. Le choix du vote par le Parlement au lieu du référendum a été l’indicateur le plus significatif de ce changement de cap désormais orienté vers la facilité. De toutes les façons, le référendum aurait été une aventure dans le contexte actuel, avec la cassure, au sommet du pouvoir, du consensus qui sert habituellement à mettre en place les mécanismes permettant de garantir le «bon déroulement» des référendums et autres consultations électorales. Le huis clos est-il un signe de cette absence de consensus ?
K. M.

Comment (15)

    TheBraiN
    7 février 2016 - 10 h 47 min

    @anonyme
    C’est plutôt,

    @anonyme
    C’est plutôt, absurde ce que theBrain écrit, sans se reférer à ce que cette opposition politique s’offre comme dérision de la part de ce pouvoir.Cet Etat qui a été gagné de haute lutte grâce à la révolution, est-ce que les jeunes d’aujourd’hui considèrent cet Etat comme le leur ? Ou bien le régime en place l’a-t-il à ce point éloigné de ses missions originelles, c’est-à-dire incarner, représenter et défendre les intérêts du peuple dans la diversité de ses composantes qu’il en a résulté un recul désastreux auprès de notre population et notamment des jeunes dont la colère contre le régime, se transforme en rejet de l’Etat ? Il s’agit également d’avoir la lucidité de voir que l’Etat algérien d’aujourd’hui confisqué par une caste prédatrice ne répond plus aux aspirations du peuple et de la société. Aux attentes de tous les Algériens et de toutes les Algériennes dans la diversité de leurs aspirations à la liberté et à la dignité.
    —————
    La désaffection des jeunes envers le politique n’est pas une spécificité Algérienne et je les comprends lorsqu’on voit qu’on leur impose une langue fantôme et une constitution sans avoir été consultés .
    Je répète , toutefois pour nuancer, que tous les gouvernants (arabes , occidentaux ou autres) agissent avec le même mépris envers leurs peuples anesthésiés , chacun à sa manière, par les élites dirigeantes .
    La caste prédatrice , dont vous parlez , pourrait être renversée mais la probabilité le plus importante serait qu’elle soit remplacée par une caste encore plus prédatrice .
    Le problème réside d’abord dans le peuple !
    Je tiens aussi à apporter certaines réserves sur ce que vous appelez par « diversité des composantes » car il pourrait s’agir d’un message codé très dangereux .

    Anonyme
    6 février 2016 - 21 h 23 min

    Par TheBraiN (non vérifié) |
    Par TheBraiN (non vérifié) | 5. février 2016 – 11:03

    « L’opposition s’oppose juste pour s’opposer alors que la majorité de ses revendications absurdes ont été « satisfaites ». »

    C’est plutôt, absurde ce que theBrain écrit, sans se reférer à ce que cette opposition politique s’offre comme dérision de la part de ce pouvoir.Cet Etat qui a été gagné de haute lutte grâce à la révolution, est-ce que les jeunes d’aujourd’hui considèrent cet Etat comme le leur ? Ou bien le régime en place l’a-t-il à ce point éloigné de ses missions originelles, c’est-à-dire incarner, représenter et défendre les intérêts du peuple dans la diversité de ses composantes qu’il en a résulté un recul désastreux auprès de notre population et notamment des jeunes dont la colère contre le régime, se transforme en rejet de l’Etat ? Il s’agit également d’avoir la lucidité de voir que l’Etat algérien d’aujourd’hui confisqué par une caste prédatrice ne répond plus aux aspirations du peuple et de la société. Aux attentes de tous les Algériens et de toutes les Algériennes dans la diversité de leurs aspirations à la liberté et à la dignité.

    TheBraiN
    5 février 2016 - 10 h 03 min

    Le pouvoir fait ce qu’il veut
    Le pouvoir fait ce qu’il veut sans en référer au peuple .
    L’opposition s’oppose juste pour s’opposer alors que la majorité de ses revendications absurdes ont été « satisfaites ».
    Le pouvoir officialise une langue fantôme et ouvre la voie à la fitna linguistique (y compris entre berbéristes eux-mêmes sur le choix du dialecte référence et des caractères de transcription) .
    Il enlève des prérogatives de souveraineté à la présidence de la république pour instaurer un régime hybride ni présidentiel ni parlementaire .
    Il « banalise » le texte constitutionnel avec des projets de lois passés au statut d’article constitutionnel .

    C’est le « carnaval fi dechra »2016 !

    RAMO
    4 février 2016 - 23 h 07 min

    Une constitution sans l’aval
    Une constitution sans l’aval du peuple c’est une pure Dictature,car les Députés ne représente qu »eux même et pas le peuple

    Anonyme
    4 février 2016 - 22 h 30 min

    Il était Algérien, il
    Il était Algérien, il s’appelle IHADI.

    New kid
    4 février 2016 - 21 h 17 min

    Les « jokers » sont en place,
    Les « jokers » sont en place, les beni oui oui sont en place, massivement avec leurs shkarate to the ready !
    La boucle étant bouclée, la cerise sur le gâteau, le beurre et l’argent du beurre en petit amas, la gouvernance est la première à se servir en huis-clos.
    La fidélité à la vogue du clan, dans les ténèbres comme jamais, sournoisement a mis les soixante et quelques partis de l’opposition, de rêveurs de koursi en débâcle totale.
    Le peuple aboulique comme d’habitude a raté le train, mais votera certainement un cinquième mandat pour des miettes, en évitant les coups de matraques en les récoltant.
    (…)
    Le pouvoir ne s’isole pas, mais nous narguent.
    Mais comme l’adage le dit : “give them enough rope to hang themselves »

    lhadi
    4 février 2016 - 20 h 46 min

    Si Machiavel, le prince de la
    Si Machiavel, le prince de la ruse, était algérien , il serait un enfant de chœur.
    .
    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Anonyme
    4 février 2016 - 19 h 52 min

    Rien d’étonnant pour les
    Rien d’étonnant pour les connaisseurs des arcanes du système.
    Un os qu’on jette au «ghachi» que nous sommes à leurs yeux, pour nous occuper un certain temps, le temps de préparer la succession, c’est-à-dire mettre en place une nouvelle vitrine politique. En l’absence du premier concerné qu’est le Peuple, et après cinq années de gestation dans les bas-fonds de ses officines de «constitutionnalistes » supposés ou autoproclamés, le pouvoir apparent vient d’octroyer à ceux qu’il considère comme des « sujets » une énième « Constitution » après celles de 63, 76, 89 et 96. Car, bien que minée par ses contradictions internes et en proie à de féroces règlements de comptes entre ses gangs, l’oligarchie militaro-financière, semble avoir été acculée à « réactiver » cette espèce de schmilblick, censé donner une image « démocratique » du pays. Et probablement juste vis-à-vis de l’étranger….

    Anonyme
    4 février 2016 - 19 h 28 min

    Pourquoi le pouvoir s’isole
    Pourquoi le pouvoir s’isole t-il ? Il s’est isolé depuis qu’il est au pouvoir, c’est à dire depuis 1962. Ce même pouvoir a toujours communiqué avec lui même, a toujours décidé et dicté pour ce peuple.
    Le même peuple qui a su comment faire sortir le colonialisme, n’a pas su comment détrôner ce pouvoir au « pouvoir » depuis le premier jour de l »indépendance ».
    Mais, mais sans prétendre à l’objectivité qui ne peut être que l’addition de nos subjectivités à tous et sans aucun esprit partisan, nous, jeunes algériens, quelles que soient nos couleurs politiques et nos convictions idéologiques, devons crier haut et fort que nous voulons une sortie de crise pacifique, peu importe le nom qu’on peut lui attribuer. Il est urgent de se réunir autour d’une même table sans aucune exclusion possible, ni envers les islamistes ni envers les hommes du pouvoir politico-militaire dans l’unique objectif est de se mettre d’accord sur l’essentiel.
    Avec ce projet de loi suprême, le pouvoir ira tout droit dans un mur et l’ALGERIE sera bloquée.

    mohamed el Maadi
    4 février 2016 - 17 h 01 min

    Anonyme@
    Bien dit.Le retour

    Anonyme@

    Bien dit.Le retour des intégristes est voulu voir encourager.
    Voilà pourquoi je pense que les Algériens de l’étranger doivent faire un choix et vite c’est à dire de prendre la nationalité Française voir européenne et agir pour que les patriotes Algériens ne soit pas persécuté et de les exfiltrer du pays car il est hors de question qu’on les abandonne et qu’ils se fasse égorger .

    Anonyme
    4 février 2016 - 15 h 58 min

    Les changements perpétuels de
    Les changements perpétuels de constitutions, selon les circonstances, les conjonctures, les luttes sans merci, et les rapports de forces des clans au sommet du pouvoir nuisent à la crédibilité, et à la sécurité du pays
    Le pays a besoin de stabilité politique, de la sagesse, et de la modération de ses dirigeants, de l’union,et de la solidarité du peuple algérien, pour affronter les grands et graves défis de la crise économique, et financière qui risque d’emporter et l’Algérie, et son peuple dans l’inconnu causé par la très mauvaise gestion, stratégie et vision économiques suivies depuis 1999,…..?!

    On apprend pas, et on tire pas assez de leçons ni en politique, ni en économie,ni en finances, ni en social, ni en sécurité,…..
    les échecs perpétuels reconduits,…..

    Anonyme
    4 février 2016 - 15 h 21 min

    Quand j’apprends le retour

    Quand j’apprends le retour des sanguinaires au pays sans qu’ils soient inquiétés, cette constitution fait vraiment peur.

    Brahimi, Chouchène, Samraoui, et on parle du retour du père de la destruction de l’Algérie, Abassi Madani.

    Des choses étranges se passent au pays, mais en silence.

    Hamid
    4 février 2016 - 13 h 39 min

    Par Abou Stroff (non vérifié)
    Par Abou Stroff (non vérifié) | 4. février 2016 – 13:54
    « …(ne sont ce pas les mêmes hurluberlus qui nous ont raconté des histoires de socialisme spécifiques dans les années 60 et 70 avant de se métamorphoser en néolibéraux impénitents dans les années 80 pour enfin se transformer en islamistes BCBG?… »
    .
    En résumé, des caméléons qui changent de couleur au fils des circonstances et du temps. On pourra alors conclure que l’Algerie a enfin enfanté depuis 1962, un systeme perpetuel « caméléoniste ».
    Le parti politique sera alors: Le PAC: Parti Algerien Caméléoniste. Une grande innovation en politique. Non seuleument tout se fait a ciel ouvert et devant tout le monde, il parait que c’est un privilege en Algerie d’etre un caméléon. La décence, le travail et l’honneteté n’ont plus de place en Algerie des courbettes et des pleurnicheries.
    Le nouveau FLN « caméléonisé » par des arrivistes, des anaphabetes et des goinfres aux estomac sans fonds, ne désemblit plus.

    Sigma
    4 février 2016 - 13 h 00 min

    PAR LE CLAN POUR LE
    PAR LE CLAN POUR LE CLAN-
    —-
    C’est compris oui?

    Abou Stroff
    4 février 2016 - 12 h 54 min

    je persiste et signe: cette
    je persiste et signe: cette « nouvelle » constitution subira le sort que celles qui l’ont précédée. dès qu’un nouveau fakhamatouhou remplacera l’actuel fakhamatouhou, il se taillera un costume à sa mesure.
    pour être clair, j’avance que dans un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation et non sur le travail créateur de richesses, ceux qui contrôlent la distribution de la rente et qui sont autonomes par rapport au reste de la société, contrôlent et l’algérie et les algériens et peuvent pondre tout texte qui leur permet de pérenniser le système qui les sert. en d’autres termes, les constitutions en particulier et les textes juridiques en général ne servent qu’à camoufler la reproduction sans fin d’une réalité aussi nauséabonde qu’un égout à ciel ouvert.
    en d’autres termes, l’habillage juridique (la constitution, entre autres) peut être une superstructure n’ayant aucun rapport avec l’essence (l’infrastructure) du système qui s’inscrit dans des rapports sociaux basé sur la rente.
    PS: l’absence de société civile dont la reproduction repose sur le travail productif et l’inexistence du citoyen conscient de ses droits et de ses devoirs font que la formation sociale algérienne peut être « recouverte » par n’importe quelle superstructure (ne sont ce pas les mêmes hurluberlus qui nous ont raconté des histoires de socialisme spécifiques dans les années 60 et 70 avant de se métamorphoser en néolibéraux impénitents dans les années 80 pour enfin se transformer en islamistes BCBG?

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