Exportations : le président de l’Anexal dénonce l’inertie de l’Etat

Peu nombreux, les exportateurs algériens font face à de multiples difficultés et aussi à l’absence d’un véritable accompagnement des pouvoirs publics. Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, n’a pas manqué de dénoncer l’inertie des pouvoirs publics qui ne font pas, selon lui, tout le nécessaire pour aider les entrepreneurs qui œuvrent à exporter. Ali Bey Nasri estime que l’absence d’une véritable stratégie visant à développer substantiellement les exportations hors hydrocarbures dissuade ainsi les entreprises à aller à la conquête des marchés extérieurs qui peuvent pourtant constituer des solutions alternatives à l’effondrement des prix du pétrole et à l’amenuisement des réserves en or noir. S’il applaudit la création récente d’une cellule chargée d’accompagner les exportateurs, le président de l’Anexal considère qu’on n’est pas tout à fait dans «l’opérationnalité» de l’acte d’exporter. S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Nasri regrette ainsi que les promesses relatives à l’investissement des marchés étrangers pour faire une place aux produits algériens n’ont pas été tenues. C’est ainsi que les entreprises de production adoptent une stratégie de développement et de déploiement exclusivement basée sur le marché national. Le président de l’Anexal relève que les entreprises nationales n’ont pas pu appréhender les choses d’une autre manière. Mais il se montre optimiste pour l’avenir, considérant que l’Algérie possède des atouts importants et des opportunités de placer des produits hors hydrocarbures à l’étranger. Ceci à une condition : que la réglementation des changes au niveau de Conseil de la monnaie et du crédit adopte des standards internationaux. Pour lui, la réglementation actuelle n’encourage pas l’acte d’exporter, et l’interdiction d’installer des bureaux de liaison et des agences bancaires, à l’étranger constitue en effet un frein à l’exportation. Il y a également d’après lui la «méfiance» envers les exportateurs, traités comme de potentiels «suspects». M. Nasri souligne aussi le fait que l’Algérie ne cherche pas à fructifier les «gains politiques» en Afrique en ouvrant des voies pour le marché africain que des pays voisins investissent massivement. Pour qu’il y ait une économie de substitution au pétrole, le président de l’Anexal invite les gouvernants à établer un diagnostic sans complaisance sur la situation économique du pays et œuvrer ainsi à développer la production nationale en l’orientant automatiquement vers l’exportation.
Sonia Baker
 

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