Le regard analytique d’OBG sur la situation économique algérienne

Le cabinet de consulting britannique Oxford Business Group (OBG) a élaboré un nouveau rapport sur l’évolution et les prévisions économiques de l’Algérie. Publié en ce mois de février, ce rapport axe son analyse sur l’impact de la chute des prix du pétrole et du gaz qui ont pesé sur l’économie algérienne en 2015, avec des recettes d’hydrocarbures qui «ont chuté de 50%», atteignant, selon les estimations, «la somme de 34 milliards de dollars». Pour ce cabinet, «si la chute des cours du pétrole a eu des répercussions sur les recettes d’exportation de l’Algérie, son impact a toutefois été atténué par les importantes réserves de change et une croissance soutenue des secteurs hors hydrocarbures». Andrew Jeffreys, P-DG d’OBG, a souligné la nécessité que «le gouvernement, qui adoptait progressivement une stratégie de diversification, passe à la vitesse supérieure suite à la chute des prix du baril en dessous des 30 dollars, alors que les secteurs non pétroliers se développent à un bon rythme». «Avec une amélioration au niveau de l’industrie, le déploiement de nouveaux réseaux de données dans les télécommunications et les efforts d’augmentation des transformations agro-industrielles, le pays devrait pouvoir relancer la croissance dans le secondaire et le tertiaire et réduire davantage sa dépendance aux pétrodollars», a poursuivi ce responsable dans le même rapport. Robert Tashima, directeur éditorial pour l'Afrique chez OBG, a, de son côté, affirmé qu’«avec la poursuite de la baisse des revenus pétroliers le gouvernement va devoir prendre des mesures importantes pour renforcer le budget de l’Etat. Le pays a toutefois pu se reposer sur plusieurs années d’épargne prudente, lui donnant suffisamment de marge pour atténuer les pressions économiques». Oxford Business Group a relevé le défi auquel l’Algérie est confrontée, à savoir la diversification de son économie. Ce cabinet britannique évoque les prévisions du FMI qui suggèrent un rebond de la croissance du PIB, qui devrait atteindre 3,9% en 2016, soit son niveau le plus élevé depuis 2005, imputable en partie aux efforts déployés par le gouvernement pour stimuler les activités dans les secteurs hors hydrocarbures, tels que le bâtiment, le transport et l’industrie manufacturière. Mais ce cabinet, au défi de la diversification de l’économie s’ajoute celui de l’énergie qui reste considérable. Le déficit commercial enregistré au cours des 11 premiers mois de l’année 2015 totalise 12,6 milliards de dollars contre les 5,5 milliards de dollars d’excédents qui avaient été réalisés à la date de novembre 2014. L’Algérie, fait-il remarquer, a largement pioché dans ses considérables réserves de change pour combler son déficit budgétaire, qui atteignait, selon les estimations du FMI, 12% du PIB en 2015. Le cabinet britannique a évoqué «des mesures cruciales» prévues dans la loi de finances 2016. A cela s’ajoute la volonté affichée d’augmenter la contribution du secteur privé à l’économie. Il s’agit là d’un axe central du calendrier de réformes en Algérie, selon Oxford Business, qui estime que l’Etat algérien a montré sa volonté d’attirer davantage d’investissements privés, en particulier afin de développer l’économie hors hydrocarbures.
Sonia Baker

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