«Qui tue qui» : la présence de la fille d’Azoulay à l’Elysée confirme la collusion entre Paris et Rabat

La fille du conseiller du roi Mohammed VI et, avant lui, de son père Hassan II, vient de quitter les bureaux capitonnés de l’Elysée et d’être nommée ministre dans le gouvernement Valls. La présence de cette Marocaine, d’abord au cœur même du pouvoir français puis, désormais, dans l’Exécutif, confirme les doutes sur la collusion qui existe entre Paris et le Makhzen dans l’action anti-algérienne. François Hollande exhibe ouvertement sa collaboratrice Audrey Azoulay, preuve que les pouvoirs français et marocain ont agi main dans la main contre l’Algérie durant les difficiles années du terrorisme et tout indique que cette alliance anti-algérienne est toujours d’actualité ; elle prend même une tournure bien plus officielle. Algeriepatriotique avait publié en 2013, un document datant du début des années 2000, dans lequel François Gèze, l’éditeur français natif de Casablanca, adressait un message codé à un correspondant dont il ne révèle pas le nom, mais dans lequel il dévoile des éléments d’information d’une extrême gravité. Le document loue, entre autres, le rôle joué par le conseiller du roi marocain dans la campagne médiatique enragée qui vise l’armée et les services secrets algériens. «Si nous sommes parvenus pour le moment à les surmonter (Gèze parle de difficultés que les comploteurs ont rencontrées, ndlr), c’est bien grâce à l’action efficace d’A. André sans le concours duquel le volet médiatique essentiel n’aurait pas pu être exécuté au moment idoine», lit-on dans le message qui remonte à novembre 2002. Le directeur des éditions La Découverte a été chargé par sa hiérarchie, au sein des services secrets, la DGSE française et la DST ou la DGED marocaines, de construire un gros mensonge sur l’armée algérienne pour l’affaiblir dans sa lutte contre le terrorisme islamiste et la punir d’avoir empêché, en janvier 1992, la France de Mitterrand d’y instaurer une économie de bazar en aidant le FIS à prendre les rênes du pays aux fins de le couler. Pour ce faire, l’agent Gèze reçoit l’ordre de recruter des «félons» algériens et de leur faire révéler des «secrets gravissimes» sur l’armée algérienne. Dans son compte-rendu, François Gèze laisse entendre qu’il est chargé de deux missions : inventer des accusations contre l’armée algérienne et dissuader un groupe d’officiers libres marocains de s’en prendre à la monarchie. «L’affaire sur laquelle nous travaillons avec notre ami de Souissi (Andrey Azoulay, ndlr) pour enfoncer le grand Turc d’Alger (le général Nezzar, ndlr) et le malmener en justice dans un but de dissuasion et de pédagogie en direction aussi de ceux qui, au royaume, sont subjugués et comme aime à le répéter notre ami, fascinés par les golpistes algériens, avance laborieusement aussi bien à Paris qu’à Rabat», explique Gèze, dans un langage en code morse. Il offre une preuve supplémentaire de l’implication des plus hautes autorités marocaines dans la campagne anti-algérienne, téléguidée à partir de Rabat par André Azoulay dont la fille, Audrey, travaillait au plus près du chef de l’Etat français.
Karim Bouali

Lire le message intégral de François Gèze ainsi que le déchiffrage des passages codés

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