La photo qui avait irrité l’Amérique et ses comparses

Par Mohamed Benallal – «L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée.» Léon Blum (1872-1950).

Par Mohamed Benallal – «L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée.» Léon Blum (1872-1950).
Rappelons-nous le 26 février 2010, l’ex-président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le président syrien Bachar Al-Assad se sont rencontrés à Damas. Il n’y avait pas eu de déclaration officielle sur les questions débattues (Palestine-Liban-Irak), laissant plutôt la parole à la photo-poster des trois résistants afin d’annoncer cette rencontre aux gens des médias qu’ils soient éditorialistes, chroniqueurs, publicistes, rédacteurs, reporters, pigistes, critiques, pamphlétaires, polémistes, commentateurs, présentateurs, nouvellistes ou caricaturistes, et chacun a mis dans sa sauce douce ou piquante un peu de sel sur cette rencontre historique qui s’était manifestée par la traduction d’événements, de confrontations et de rancunes jusqu’à ce jour. Ce «poster» (rencontre) a été conçu préalablement et intelligemment dans le but de frapper fort les esprits et les mauvais esprits de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux problèmes stratégiques du Moyen-Orient en l’occurrence les Etats-Unis, Israël, l’Europe et leurs laquais de la région. Le message de ce «poster» était tellement clair que les médias de tous bords avaient essayé à cette époque de le décrypter numériquement au maximum allant jusqu’à voir la couleur du pixel. Il faisait la Une des médias (journaux-TV-Internet -radios).Ce « poster» était déjà une conviction ,une lucidité, une parole, une pensée, un postulat, une révélation, une sagesse, une sentence, une vérité, une mise en garde, un bouclier cachant des principes de justesse et la grande nouveauté qui vient de la présence du secrétaire général du Hezbollah, Monsieur Nasrallah, placé au rang de président. Ce «poster» n’était pas fortuit, car il affichait bien des stratégies géopolitiques imprégnées et animées de cadences d’un front de résistance solide, uni et ouvert à d’autres nouveaux prétendants tels l’Irak ,le Liban et aujourd’hui le Yémen, demain le Bahreïn, pour ne citer que ceux-là. Les seuls impliqués et intéressés sont bien sûr les Israéliens et les Américains : leurs médias ont pris tout le temps nécessaire pour décortiquer et décrypter ce «poster», allant de l’agitation au désarroi et de l’alarme à la déroute, une véritable panique politico-diplomatique s’en est suivie. Le message était tellement fort par la beauté politique du «poster» qu’il fallait trouver le revers du poster via une stratégie du printemps arabe pour abattre la Syrie, ensuite le Hezbollah et enfin l’Iran, tant pis pour les vassaux (Moubarak-Benali…), pour avoir le soutien du peuple arabe. Afin de soulager leur désarroi, les Israéliens ne cessaient de multiplier des menaces vaines à répétition à l’égard du Liban, de la Syrie et même de l’Iran, ressemblant à ce chien qui aboie pendant que la caravane passe. Les Etats-Unis, emboîtant le pas à Israël, passent également leur temps à essayer de faire des injonctions musclées et promettaient des menaces et des sanctions économiques unilatérales, exerçant une multi-pression via leurs laquais sur la Syrie afin que celle-ci prenne ses distances avec l’Iran, et cesse de soutenir matériellement (armement) la résistance libanaise et le Hamas, tout en jouant au petit caniche (l’envoi d’un nouvel ambassadeur en Syrie). Les Etats-Unis brandissaient le bâton usé (menace) tout en offrant la carotte (reprise diplomatique) pour attirer Damas dans leur giron (époque d’avant ledit printemps arabe). Sous les projecteurs des photographes, au cours de la conférence de presse commune entre les présidents syrien et iranien, Bachar Al-Assad avait déclaré avec humour : «Nous sommes en train de conclure un accord de rupture», tournant ainsi en dérision la demande de Mme Clinton de couper les liens avec Téhéran.
A un certain moment, certains médias à angle unique ou «prostituées» alimentaient une prétendue rupture entre la Syrie et l’Iran à propos de l’Irak, qui serait suivie d’une réconciliation entre l’Arabie Saoudite et la Syrie, avec une ouverture vers la Turquie. Malheureusement, cette tripartite ou front de résistance appelé «moumana’a» (résistance) est sérieuse, solide, consistante, fière et capable de faire face à plus de 80 pays carnassiers et leurs supplétifs Nosra, Daech, ASL, Jaïch el-islam, etc. Le «poster» Assad, Ahmadinejad et Nasrallah est une image réelle, parlante, éloquente, expressive et significative, sans formulation de phrases, qui va dans le sens des réponses aux menaces israéliennes par sa compacité et sa consistance de l’unité et sa coriacité, et l’endurance de l’alliance : message bien dit, bien fait et bien clair qui insinue que :
– toute action contre un de ces camps (Hamas, Hezbollah, Syrie et Iran) signifie une agression contre les trois ;
– la riposte sera par conséquent totale et immédiate en cas de danger imminent ;
– les menaces israéliennes et américaines ne leur font pas peur et les trois parties ont clairement pris l’option d’affronter, dans un front commun, toute éventuelle agression ;
– le choix de la résistance est devenu indiscutable et ceux qui avaient encore des doutes sur les positions de la Syrie peuvent désormais être rassurés, ni le peuple, ni l’armée, ni le régime, ni la géographie de la Syrie ne peuvent être ébranlés par l’extérieur ;
– Damas est devenu l’esprit même de la «moumana’a» (résistance), et ne risque pas d’être corrompue par des miettes comme l’envoi d’un ambassadeur américain après cinq années d’absence ou par un pétro-émir croyant qu’avec ses sous puants qu’il est le dépositaire d’une civilisation. Les «pétrocraties» n’ont rien dans la tête, feu Houari Boumediene les qualifiait de «grand baril plein de dollars, mais sans idées».
Le Moyen-Orient commence sa métamorphose géopolitique et il est temps qu’Israël et ceux qui l’appuient le comprennent sur le terrain (nouveaux rapports de forces et enjeu principal). Le Moyen-Orient a encore devant lui de nouvelles aventures militaires désastreuses, pour les Israéliens avant tout. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si le secrétaire général du Hezbollah, dont les déplacements sont généralement tenus secrets, a bien voulu se montrer aux côtés des deux présidents. C’est un nouveau défi qu’il lance à l’entité sioniste et les services occidentaux qui le traquent sans répit depuis des années. Si malgré tous ces messages qui constituent autant d’avertissements, les Israéliens sont encore déterminés à provoquer une nouvelle guerre, il faudra qu’ils en assument les conséquences. Les problèmes d’aujourd’hui en Syrie ne sont que le fruit de la vengeance, de l’aigreur, de l’animosité, de la haine et de l’hostilité américaines. Depuis plus de 4 ans, la Syrie résiste et ne fait pas de concessions et nous constatons qu’un nouvel ordre mondial (Russie-Chine-Inde-Amérique latine-Afrique du Sud) se met en place. Les Etats-Unis et l’Europe, avec leur crise économique, sociale et financière, et leurs désappointements, leurs échecs et leurs mortifications, en Irak et en Afghanistan, devront en tenir compte. Ahmadinejad est parti démocratiquement, mais l’Iran possède cinq beaux yeux : l’esprit, le savoir, la religion, les principes et le bien-être qui lui ont permis d’intégrer de force (bla yamat houm) le cercle des grands de ce monde dans le domaine précieux de l’atome.
Les gouvernements arabes n’aiment pas le savoir et préfèrent l’avoir et le petit câlin du maître. Ils n’ont pas d’esprit et préfèrent jouer la sédition avec la religion. Ils n’ont pas de principes et préfèrent la dictée de l’Occident. L’opulence reste leur apanage et la misère pour la plèbe. Le peuple arabe leurré par un certain printemps arabe reprend son doux sommeil jusqu’à ce que le Yémen détrône les Ibn Saoud, pour chasser Israël et ne plus permettre aux Américains de fouler le sol d’El-Hijaz sans faire leurs ablutions inchAllah.
M. B.

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