Ban Ki-moon à partir d’Alger : «Ce que j’ai appris de la politique de la rahma m’a impressionné»

«Bonjour.
Je suis heureux d’être en Algérie, pour la seconde fois en tant que secrétaire général.
Ma première visite fut très douloureuse. C’était en 2007, après les attentats terroristes dirigés contre les bureaux de l’ONU à Alger.

«Bonjour.
Je suis heureux d’être en Algérie, pour la seconde fois en tant que secrétaire général.
Ma première visite fut très douloureuse. C’était en 2007, après les attentats terroristes dirigés contre les bureaux de l’ONU à Alger.
Je constate que de grands progrès ont été accomplis depuis lors, sous la direction du président Bouteflika. Ce que j’ai appris de la politique de la «rahma», ou pitié, m’a impressionné. Plutôt que de se laisser diviser par les terroristes, l’Algérie s’unit dans la solidarité. J’applaudis en particulier l’appui déclaré du ministre des Affaires étrangères en faveur de la promotion des libertés et des droits de l’Homme. L’histoire a montré à de nombreuses reprises que toute stratégie de lutte contre l’extrémisme violent qui ne repose pas sur le respect des droits de l’Homme est vouée à l’échec. Le respect des droits de l’Homme est à la fois une obligation morale et un avantage tactique.
Le ministre des Affaires étrangères et moi-même avons parlé de la profonde inquiétude que nous inspire la situation en Libye. J’apprécie énormément le rôle que joue l’Algérie, notamment en accueillant les pourparlers organisés sous l’égide des Nations unies. Il nous arrive de Libye des informations alarmantes sur des actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre. Tous les acteurs extérieurs doivent user de leur influence pour calmer la situation. Si les choses ne progressent pas sur le plan politique, la crise humanitaire s’aggravera et les atteintes à la sécurité, y compris les attaques de Daech, se multiplieront et gagneront du terrain. J’ai également remercié le ministre des Affaires étrangères de l’engagement que l’Algérie continue de manifester en faveur du Mali, en tant que principal médiateur du processus de paix. Nous sommes convenus de continuer à pousser pour que la médiation aboutisse. Le ministre des Affaires étrangères et moi-même avons parlé de l’importante question du Sahara Occidental. Hier, à Tindouf, j’ai rencontré des réfugiés qui souffrent depuis des générations. J’ai discuté avec des jeunes qui perdent foi dans l’avenir. Je leur ai promis de tout faire pour que les choses avancent. Les parties au conflit n’ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution politique juste, durable et acceptable par tous, fondée sur l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
A Tindouf, j’ai aussi rencontré les membres du personnel de la Minurso, qui font preuve d’un grand dévouement. Ils sont prêts à aider à organiser un référendum s’il y a un accord entre les parties. Je me suis rendu dans plusieurs sites, et je compte aller prochainement au quartier général de la mission, à Laâyoune, au Sahara Occidental.
Je suis profondément attristé par cette tragédie humanitaire. Le monde ne peut continuer à négliger les Sahraouis. Ils espèrent l’appui de la région, de l’ONU et de la communauté internationale. Nous devons réagir.
Je convoquerai prochainement une réunion de donateurs en vue de réunir des fonds pour que les besoins des réfugiés sahraouis puissent être satisfaits.
Mesdames, Messieurs,
En 2007, j’ai ramené à Genève un drapeau bleu déchiré. Le drapeau qui flottait sur nos bureaux d’Alger et que nous avons récupéré des décombres après l’attentat. Il est exposé en permanence et symbolise notre volonté à tous de défendre les droits de l’Homme et de résister aux forces hostiles à la paix et au progrès.
Merci.»

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