Une contribution de Tahar Ouali(*) – Saïd Sadi, l’Internationale socialiste et la présidentielle de 2019

Il y a de cela deux mois, j'ai rencontré le Dr Saïd Sadi qui finalisait les dernières retouches pour le lancement de sa fondation Afud. Je l’ai apostrophé au sujet – brûlant au RCD – de la déclaration publiée par le bureau régional de Tizi Ouzou et de la sanction prononcée à l’encontre de M. Nordine Aït Hamouda, lui reprochant une «haute trahison». Saïd Sadi, gêné, me déclara que cette décision relevait du bureau régional de Tizi Ouzou et qu’il n’avait pas à commenter une sanction. En lui faisant écouter un enregistrement que les internautes font circuler sur les réseaux sociaux et dans lequel son ami, cadre au bureau régional de Tizi Ouzou, le cite nommément, lui et le président du RCD, comme les auteurs de ce message adressé aux militants et aux chefs de section, il m’a répondu, sur un ton très sévère, que celui qui avait enregistré la discussion de son ami «est un traître», puisque la réunion s’était déroulée dans un cadre «très restreint». J’ai tout de suite compris que non seulement il assumait ces propos, mais, pire encore, qu’il défend leur auteur.
Aujourd’hui, je commence à comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette cabale. En fait, les sénatoriales et l’implication de M. Hamid Aït Saïd n’étaient qu’un subterfuge pour liquider un ami qui lui resta loyal pendant plus de 40 ans.
Maintenant que le candidat malheureux aux dernières sénatoriales s’est exprimé sur la chaîne BRTV, j’ai pu, grâce à la naïveté de ce dernier, comprendre les dessous de cette affaire.
Saïd Sadi insinuait, avant même les dernières sénatoriales, qu’il fallait se préparer aux prochaines échéances électorales. Voilà pourquoi il a décidé de changer de direction et d’orientation au parti qui avait boycotté les législatives et les sénatoriales en 2012, vers la participation aux sénatoriales de 2015, afin de donner une preuve matérielle de l’inscription et du retour du RCD dans les élections. Voilà comment Saïd Sadi fait son come-back électoral et se positionne pour les présidentielles de 2019.
Son rapprochement avec le FLN est, donc, d’ordre stratégique sous l’égide de l’Internationale socialiste à laquelle le RCD espère adhérer au même titre que le FFS et le FLN.
Or, ce n’est pas, comme pourraient le penser certains, pour la raison de la proximité de Nordine Aït Hamouda avec tel ou tel général [de l'armée] qu’il fallait l’éjecter du RCD et s’en débarrasser, mais au fait que, dans le cas d’une alliance RCD-FLN, Nordine Aït Hamouda pèserait beaucoup plus que Saïd Sadi comme vis-à-vis de ce parti qui compte beaucoup de cadres appartenant à la famille révolutionnaire et qui donneraient beaucoup de considération et d’espace au fils du colonel Amirouche.
Voilà, à mon avis, et connaissant parfaitement Saïd Sadi, pourquoi Nordine Aït Hamouda est frappé d’anathème et est éloigné du parti dont il est membre fondateur et auquel il a tout donné.
Tahar Ouali
(*) Cadre du RCD
Ndlr : Le titre est de la rédaction 

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