Accord agricole UE-Maroc : la gifle du Conseil de l’Union européenne à Rachida Dati

Le Conseil de l’Union européenne vient de rendre une réponse cinglante à la lobbyiste attitrée du Makhzen auprès de l’UE. «Le Conseil ne fait pas de commentaires sur des procédures judiciaires en cours, et il n'a pas pour politique de répondre à des questions hypothétiques», a, en effet, répondu cette instance de l’Union européenne à Rachida Dati, actionnée par Rabat pour parasiter l’autorité judiciaire de l’UE, en tentant de remettre en cause sa décision sur l’accord agricole entre le Maroc et l’UE, déclaré nul et non avenu par la Cour de justice de l’Union européenne. Rachida Dati avait adressé une question au Conseil de l’Europe au sujet de l’arrêt rendu le jeudi 10 décembre 2015 annulant la décision du Conseil 2012/497/UE sur l'accord entre l'UE et le Maroc, relatif aux mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche. Le Maroc avait posé, par le biais de son agent infiltré dans les rouages de l’Etat français, la question de savoir quelles étaient «précisément les mesures provisoires que le Conseil compte mettre en place pour faire face aux conséquences de l'annulation de la décision du Conseil 2012/497/UE». Une question signée par Rachida Dati en tant que députée européenne mais qui émane du Makhzen, pris de panique suite à ce verdict sans appel. Rachida Dati a voulu faire pression sur le Conseil pour trouver une sortie de secours à son roi, en allant jusqu’à demander si un nouvel accord «dans les mêmes termes que celui de 2012» était envisageable «dans le cas où la Cour de justice de l'Union européenne confirmerait l'arrêt rendu le 10 décembre 2015 et rejetterait le pourvoi du Conseil». L’ancienne ministre de Sarkozy – l’autre avocat de la monarchie – s’était inquiétée des «conséquences» que l'arrêt du 10 décembre 2015 annulant la décision du Conseil sur l'accord entre l'UE et le Maroc allaient avoir sur ses liturges rétributeurs de Rabat. Si le Makhzen a appelé de cette façon flagrante Rachida Dati à la rescousse, comme si c’était son propre agent agissant dans le cadre d’une cinquième colonne du Palais en France et aussi, on le constate, au sein des instances de l’UE, c’est que les choses vont très mal pour le Maroc dans ses relations avec l’Europe. La panique dans le royaume a été créée par une série de gifles reçues par le Makhzen qui traduisent pleins d’échecs retentissants dans sa politique obstinée à maintenir l’occupation du Sahara Occidental et, a contrario, autant de succès et d’avancées pour le Front Polisario. La dernière visite de Ban Ki-moon à Bir Lahlou et dans les camps de réfugiés sahraouis et ses déclarations claires sur le dossier du Sahara Occidental, un pays sous occupation marocaine, ont fait l’effet d’une bombe au royaume du Maroc. Il ne s’en relèvera pas de sitôt.
Karim Bouali

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