Amar Saïdani a-t-il été désigné porte-parole ou avocat de Chakib Khelil ?

Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, passe son temps à vanter les mérites de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil et à appeler à sa réhabilitation. Aujourd’hui encore, en marge d’une rencontre sur la formation, ce résident VIP en France demande à ce qu’il y ait une amnistie pour tous les cadres qui ont été «injustement» poursuivis en justice et, bien entendu, Chakib Khelil, qui n’a pas été officiellement incriminé par la justice algérienne. «Il faut réhabiliter les 4 500 cadres injustement incarcérés, dont l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil. Ces cadres ont été victimes de faux rapports élaborés contre eux durant la décennie noire», a-t-il souligné, considérant que l’Algérie a «perdu des milliers de cadres compétents à cause de l’injustice pratiquée par certaines parties». Le SG du FLN faisait, bien entendu, allusion à l’ex-DRS qui, sur ordre du président Bouteflika, avait mené des enquêtes sur la corruption dans plusieurs grandes sociétés publiques et grands projets de l’Etat. Ce n’est pas la première fois que Amar Saïdani, pourfendeur des services secrets algériens, appelle à réhabiliter Chakib Khelil. Dès son intronisation à la tête du FLN, en août 2013, Amar Saïdani s’est rendu chez l’ex-ministre de la Justice Mohamed Charfi pour lui demander d’extirper Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 comme un cheveu de la pâte. «N’est-ce pas, Si Amar, vous qui êtes venu, le jour même de votre installation à la tête du FLN, me proposer amicalement de préserver mon poste de ministre de la Justice en m’engageant à extirper Chakib Khelil de l’affaire Sonatrach 2 comme on extirpe un cheveu de la pâte (selon votre expression) ? Ma réponse fut, vous le savez, de fermer mon portable jusqu'après la fête de l’Aïd El-Adha, c’est-à-dire bien longtemps après le remaniement ministériel», avait écrit Mohamed Charfi dans une tribune publiée dans la presse en février 2014. Mais cela n’a pas dissuadé Amar Saïdani qui continue à défendre avec acharnement Chakib Khelil. Il y a quelques mois, sur une chaîne de télévision privée, le même Saïdani avait loué les compétences et l’intégrité de Chakib Khelil, en affirmant qu’il était victime d’une cabale montée contre lui par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Il avait même dit que lui-même, cité dans l’affaire de la GCA, la Générale des concessions agricoles, qui a éclaté en 2006, était victime d’une cabale du même service ! Amar Saïdani travaille-t-il pour Chakib Khelil, qui a choisi de s’exiler aux Etats-Unis bien qu’il n’y ait aucune poursuite contre lui en Algérie ? Son insistance sur le cas Khelil, dont le nom continue d’être cité en Italie dans l’affaire des pots-de-vin versés par Saipem à de hauts cadres de Sonatrach en contrepartie de marchés de 8 milliards d’euros, confirme qu’il est bel et bien en mission commandée, comme lorsqu’il avait attaqué le général Toufik en 2014. Va-t-on donc réhabiliter, comme le réclame Saïdani, Chakib Khelil ?
Sonia Baker

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