Lakhdar Brahimi : «Si l’Occident avait écouté la Russie, le conflit syrien aurait été jugulé dès 2012»

Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a déclaré à des médias arabes que la crise syrienne aurait pu être évitée si l’Occident avait écouté la Russie. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, «l’approche russe de la situation en Syrie était plus objective que pratiquement toutes les autres». Selon lui, «tout le monde aurait dû écouter l’avis des Russes parce qu’ils savaient ce qu’il se passait réellement en Syrie». Lakhdar Brahimi, dont les propos ont été repris par plusieurs médias arabes, a indiqué que si tout un chacun avait une vision claire des événements qui se déroulent en Syrie depuis 2011, «il aurait été possible de mettre fin à la crise dès 2012». Bien qu’usant d’un langage diplomatique, l’ancien envoyé spécial des Nations unies en Syrie n’a jamais caché son agacement face à l’absence d’une volonté réelle d’arrêter la guerre civile en Syrie et de freiner la progression des mouvements terroristes à la faveur d’une politique hasardeuse de certaines capitales occidentales dans cette région du monde. Lors d’une réunion tenue devant le Conseil de sécurité en 2013, Lakhdar Brahimi avait fait part de son pessimisme devant l’incapacité de l’ONU à régler la crise syrienne, alors que le nombre de morts se multipliait et que la Syrie s’enlisait dans un conflit qui risquait de s’étendre à d’autres pays. Le diplomate algérien est même allé jusqu’à présenter ses excuses au peuple syrien «pour avoir accompli si peu de choses en sa faveur». Ses nombreuses tentatives de réunir les belligérants autour de la table des négociations furent vouées à l’échec, sabotées par des forces extérieures aux intérêts divergents. «Je n’ai rien obtenu avec les Syriens et avec les Russes et les Américains. Nous avons fait quelques progrès, mais bien trop peu», se désolait-il, laissant entendre que son rôle de médiateur était devenu obsolète. Cinq ans après le début des hostilités en Syrie, Bachar Al-Assad continue de régner, la Syrie est complètement détruite, les mouvements terroristes ont été renforcés et la guerre s’est étendue à la Turquie voisine où des attentats terroristes sanglants sont commis en plein cœur de la capitale Ankara. Avant les Russes, c’est l’Algérien Lakhdar Brahimi que les puissances occidentales auraient dû écouter pour éviter au monde la menace sérieuse d’une déflagration généralisée greffée à une propagation sans précédent du terrorisme islamiste.
Karim Bouali

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