Pourquoi Jil Jadid ?
Par Abdelaziz Ghedia – Pour ce cinquième anniversaire de Jil Jadid, il était de notre devoir d’organiser une journée «portes ouvertes» et d’expliquer aux militants et aux sympathisants du parti les raisons qui nous ont poussés à créer ex nihilo ce parti. Il va de soi, vous m’avez sans doute compris, que je parle en tant que membre fondateur. Et comme membres fondateurs, en 2011, nous n’étions qu’une trentaine d’Algériens et d’Algériennes venus d’horizons divers, mais animés par le même objectif, le même désir et le même rêve. Notre rêve était simple : l’émergence, en Algérie, d’un Etat de droit, un Etat réellement démocratique où tous les citoyens pourraient vivre en paix et en harmonie. Pour la réalisation de cet objectif, de ce rêve, il n’existait qu’un seul chemin : s’engager politiquement. Or, souvenez-vous-en, à l’époque, le champ politique était verrouillé, cadenassé. Il était verrouillé pour deux raisons principales : d’abord du fait de la décennie noire qui avait failli emporter les fondements mêmes de la République, ensuite du fait du système bouteflikien qui, une fois au pouvoir, ne voulait céder sur rien. Cela pour dire les choses de façon crue. Mais le contexte politico-social de l’époque, avec le soulèvement populaire en Tunisie suite à l’immolation du jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi et le risque d’embrasement généralisé de tous les pays du Maghreb, avait poussé le régime algérien à lâcher du lest et à revoir sa politique de délivrance des agréments aux partis politiques. C’est ainsi qu’est né donc Jil Jadid. Cette conjoncture particulière a fait que plusieurs partis politiques rejoignent ceux déjà présents sur la scène politique nationale, mais, en réalité, la plupart de ceux-ci n’apparaissent que lors d’événements politiques majeurs telles les élections. Or, à Jil Jadid, comme tout un chacun d’entre vous a pu peut-être le constater, nous sommes constants. Nous essayons, autant que faire se peut, de respecter notre slogan qu’est le «devoir d’agir». Notre action commence d’ailleurs à porter ses fruits notamment au sein de la coalition de l’opposition où, dès le départ, nous avions joué un rôle moteur, un rôle de leadership. Il peut paraître à certains d’entre vous tout à fait superflu, voire illogique, que dans un pays qui comptait déjà pas moins d’une trentaine de partis politiques, d’en créer d’autres. Mais disons-le honnêtement, est-ce que ces partis dits traditionnels, ces partis anciens, ces partis au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie à ce jour sont vraiment capables de sortir le pays de son sous-développement chronique ? De faire de l’Algérie un pays émergent sur tous les plans ? La réponse est évidemment non. Ils ont eu largement le temps de le faire et ils ne l’ont pas fait. Alors qu’ils laissent le champ libre à la nouvelle génération de prendre ses responsabilités, de prendre la relève et de relever les défis.
A. G.
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