Mise à la retraite du général Toufik et retour de Chakib Khelil : le même scénario au détail près

C’est à travers le même média, organe central officieux de la présidence de la République, que cette dernière a «glissé» subrepticement l’information du retour de l’ancien ministre de l’Energie en Algérie. Il était clair, depuis des semaines, que Chakib Khelil allait rentrer au bercail. Le scénario est le même que celui qui a précédé la mise à la retraite de l’ex-chef du DRS, le général Toufik. La décision du président Bouteflika de se passer du patron des services des renseignements avait été précédée par des attaques frontales du secrétaire général du FLN qui confinaient à l’insulte et à l’invective, sans que les plus hautes autorités du pays réagissent pour y mettre un terme. Quelques semaines plus tard, le même média, Ennahar, téléguidé à partir d’El-Mouradia, mettait, pour la première fois dans l’histoire de la presse algérienne, la photo du général Toufik en Une, prélude à l’annonce qui allait être faite dans l’après-midi même du départ à la retraite de celui qui dirigea les services secrets pendant vingt-cinq ans. Le retour de Chakib Khelil était dans l’air depuis qu’Amar Saïdani s’est autoproclamé avocat du ministre exilé aux Etats-Unis, répétant à toutes les occasions que «c’est le meilleur ministre de l’Energie que l’Algérie ait eu depuis l’indépendance» et que le «dossier Khelil a été monté de toutes pièces par le général Toufik et le DRS». Aujourd’hui, la chaîne de télévision de la présidence de la République annonce, dans un flash, sans aucune précision ni détail, que Chakib Khelil est de retour en Algérie, distillant ainsi l’information au compte-gouttes pour préparer l’opinion publique à cette nouvelle qui risque de provoquer la colère des citoyens qui réclameraient que soit jugé celui dont le nom est associé à la corruption et au détournement de l’argent du peuple. Il va sans dire que la prochaine étape de cette opération de rapatriement sera suivie par une interview qui sera diffusée par le même canal et au cours de laquelle Chakib Khelil s’expliquera, après qu’il eut gardé le silence durant toutes ces années où il a été ouvertement accusé d’avoir manqué à sa mission de ministre et trahi la confiance qui a été placée en lui. La justice algérienne avait lancé un mandat d’arrêt international, mais il fut retiré sur ordre du président Bouteflika. Le ministre de la Justice de l’époque, Mohamed Charfi, fut alors limogé et la relation entre le Président et le chef du Département du renseignement et de la sécurité en prit un sérieux coup, au point que Bouteflika poussa celui qui lui a pavé la voie pour ses quatre mandats vers la porte de sortie. Affaire à suivre.
M. Aït Amara

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