Exportations hors hydrocarbures : l’Algérie cible l’Afrique

La chute des prix du pétrole a poussé le gouvernement algérien à revoir sa politique économique en s’intéressant davantage au continent africain. A la recherche de marchés à l’international pour sa production excédentaire dans divers domaines, l’Algérie cible certains pays africains. C’est dans ce but qu’une rencontre se tiendra du 28 au 31 mai à Alger pour faciliter l’acte d’exporter vers les pays africains. Selon le directeur général de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Chafik Chiti, une ligne de crédit de 50 millions de dollars par an a été débloquée pour le développement des exportations vers ce continent. Le financement se fait par la Banque arabe du développement économique. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, le DG de l’Algex assure que les premières mesures prises récemment par le Premier ministre dans le but d’encourager les exportations hors hydrocarbures ont permis un meilleur traitement des produits au niveau des zones sous douanes. Il annonce parmi ces mesures, l’obligation d’expédier les produits périssables le jour même où ils arrivent. Les produits non périssables ne doivent pas, quant à eux, rester plus de quatre jours au niveau des quais. Pour M. Chiti, ces mesures répondent à certains soucis des exportations notamment des produits frais. Le DG de l’Algex précise que le gouvernement cherche à relever le niveau des exportations hors hydrocarbures qui ont baissé de 500 millions de dollars entre 2014 et 2015. L’Algérie, selon lui, a exporté en 2014, 2,5 milliards de dollars contre seulement 2 milliards de dollars en 2015. Cette baisse s’explique par des contraintes multiples à l’exportation que le gouvernement entend lever le plus vite possible. D’ailleurs, le DG de l’Algex fait état de la création d’une cellule présidée par le ministre du Commerce pour examiner les problèmes liés à l’exportation. Cette cellule a, d’après lui, un prolongement au niveau du cabinet du Premier ministre. M. Chiti évoque, dans ce sillage, les potentialités de l’Algérie en matière d’exportations hors hydrocarbures. Il met en avant les produits agricoles qui ont des débouchés à l’international, comme la pomme de terre et la fraise, entre autres. Selon lui, les quantités de pomme de terre exportées durant les deux premiers mois de 2016 dépassent de très loin la quantité exportée durant toute l’année 2015. Ainsi, en 2015, l’Algérie a exporté 26 tonnes de pommes de terre pour 12 000 dollars. «De janvier à février 2016, nous avons exporté 2 000 tonnes de ce tubercule pour 800 000 dollars. Et nous avons les potentialités d’exporter bon an mal an pas moins de 12 000 tonnes pour à peu près 5 millions de dollars», indique le DG de l’Algex pour lequel il y a actuellement une prise de conscience au sommet de l’Etat sur la nécessité d’encourager tout type d’exportation, notamment les produits frais et ceux du terroir. La pomme de terre a été exportée vers trois pays, à savoir l’Espagne, le Qatar et les Emirats arabes unies. M. Chiti relève, néanmoins, le fait que l’exportation des produits frais reste «plombée» par les mesures restrictives imposées dans la zone euro. Le DG de l’Algex estime ainsi impératif, voire urgent, que l’accord avec Union européenne soit revu à l’aune des développements économiques que connaît l’Algérie.
Sonia Baker

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