Rebrab : «Je ne crois pas que Bouteflika s’intéresse au dossier El-Khabar et je n’accuse pas son frère»

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Le magnat de l’agroalimentaire Issad Rebrab a exclu que le président Bouteflika ou son frère Saïd soient derrière l’affaire du blocage du rachat du groupe El-Khabar par Cevital. «Je ne crois pas que le président de la République s’intéresse à ce dossier», a soutenu l’homme d’affaires, dans un entretien à la chaîne française France 24. «Je n’accuse pas son frère Saïd non plus», a ajouté Issad Rebrab. Ce dernier s’est dit prêt à placer une partie des actions de la société éditrice du quotidien francophone Liberté en Bourse, si l’opération similaire concernant El-Khabar était couronnée de succès. «Je veux vendre la majeure partie des actions du groupe El-Khabar au public et si cela passe bien, nous sommes même prêts à mettre en Bourse les actions de la SAEC, c’est-à-dire le journal Liberté», a indiqué le patron de Cevital qui a affirmé, par ailleurs, qu’il ne détenait que 39% des actions de ce conglomérat de l’industrie agroalimentaire, de la grande distribution, de l’industrie et des services, créé en 1998. Issad Rebrab s’en est, par contre, pris à «certaines personnes autour du frère du Président», qu’il n’a pas nommées, et qui seraient derrière ses démêlés avec la justice. Il a rappelé que «ce n’est pas la première fois que des projets de Cevital sont bloqués». Certains d’entre eux l’ont même été «au-delà de dix ans», a souligné Issad Rebrab, précisant que parmi ces projets qui n’ont pas vu le jour, il y en a même qui ont obtenu l’accord du gouvernement. A la question de savoir s’il «y a un pilote dans l’avion Algérie», celui dont on dit qu’il serait intéressé par la prochaine élection présidentielle a rétorqué qu’il ne pouvait pas répondre à cette question, mais qu’il était «inquiet au même titre que l’ensemble des citoyens algériens». «Mais, encore une fois, j’affirme que ce qui m’intéresse, c’est d’apporter ma contribution pour la construction de mon pays qui en a tant besoin», a insisté Issad Rebrab, balayant d’un revers de main toute prétention politique. Interrogé sur la rumeur relative à un mandat d’arrêt qui aurait été émis à son encontre, ce dernier a affirmé qu’il en avait eu vent «par le biais d’une source officielle», sans la nommer. «Le mandat d’arrêt a été retiré», a-t-il relevé. Tout en se défendant de lorgner sur l’échéance de 2019, l’homme d’affaires, qui occupe les devants de la scène depuis plusieurs mois, a souligné qu’il n’avait pas «de patrie de rechange» et qu’il est, de ce fait, «obligé» de se «battre» et de «continuer à construire ce pays». «Parce que, a-t-il dit, ému, mon frère aîné a rejoint le maquis à l’âge de 18 ans et y a laissé sa vie, mon père était détenu politique et ma mère a fait de la prison pendant la Révolution». «Mon devoir, aujourd’hui, consiste à participer à l’édification de l’avenir économique de mon pays», a martelé le nouveau patron du groupe El-Khabar, «parce que je suis passionné par la création de richesses et la création d’emplois», a enfin déclaré le «Berlusconi kabyle», comme l’aurait surnommé le président Bouteflika.
Karim Bouali

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