Yémen : des milliers de personnes protestent contre un an de campagne militaire

Des milliers de Yéménites se sont rassemblés samedi dans la capitale Sanaa tenue par les rebelles pour protester contre la coalition sous commandement saoudien, un an après le début de sa campagne contre les insurgés, a constaté un photographe de l'AFP. L'intervention militaire arabe qui a commencé le 26 mars 2015 n'a pas encore porté de coup décisif aux rebelles chiites houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent toujours la capitale et de larges pans du pays. «Ensemble contre l'agression tyrannique saoudienne», indiquait une grande banderole affichée sur la place Sabine à Sanaa, bondée de manifestants, alors que des avions de combat de la coalition survolaient les lieux, brisant le mur du son de manière à afficher leur force.
La manifestation a été appelée par le Congrès général du peuple, le parti de l'ancien président allié aux rebelles Ali Abdallah Saleh, apparu brièvement lors du rassemblement, selon le photographe de l'AFP. Une autre manifestation est prévue dans l'après-midi dans le nord de la capitale à l'appel des rebelles houthis. Leur chef Abdel Malik al-Houthi s'est adressé à ses partisans dans un discours télévisé vendredi. «Un an après, nous constatons le résultat de cette agression. (…) Le but était d'aider et de servir le peuple yéménite. Cette aide a pris la forme de meurtres criminels et de génocide,» a-t-il dénoncé. «L'agression et les agresseurs criminels ont seulement causé d'énormes dégâts à tous les niveaux dans notre pays et dans le reste de la région», a-t-il ajouté, faisant apparemment référence à la tension sectaire dans la région qui a dégénéré depuis le début du conflit au Yémen. La prise de Sanaa et d'autres régions du pays par les rebelles houthis en septembre 2014 a éveillé l'inquiétude de Riyad qui craint que la minorité chiite ne parvienne à répandre l'influence de l'Iran dans le sud. Le conflit au Yémen a tué plus de 6.300 personnes depuis un an, pour la moitié des civils, selon les Nations unies.
Des organisations des droits de l'Homme ont vivement critiqué la coalition en raison du nombre de victimes civiles, exhortant les Etats-Unis et d'autres puissances mondiales à cesser de vendre des armes à l'Arabie saoudite. Washington, allié stratégique de Riyad, a exprimé sa préoccupation pour les pertes civiles.
 

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