Huit questions qui n’ont pas été posées à Khelil et pour lesquelles les Algériens attendent une réponse

Le halo de gloire qui a entouré le retour de Chakib Khelil en Algérie a occulté les véritables questions auxquelles l’ancien ministre de l’Energie, de retour des Etats-Unis, devra répondre devant une opinion publique nationale qui l’attend de pied ferme. Faute d’avoir été convoqué par la justice pour être entendu sur les dossiers dans lesquels son nom est cité – au moins en tant que témoin –, les citoyens restent sur leur faim et réclament toujours la vérité sur la gestion du secteur de l’énergie par celui qu’on présente comme un des hommes de confiance les plus proches du président Bouteflika. Ce retour, qui coïncide avec une chute des prix du pétrole menaçante pour la pérennité du pouvoir en place, est sans doute le signe que le chef de l’Etat a préféré prendre le risque de provoquer la colère de la rue que de se passer de la tête pensante de la politique énergétique internationale. Le recours à cet ancien cadre de la Banque mondiale et deux fois président de l’Opep, qui a tissé de nombreuses relations tout au long de sa carrière, devrait – pourrait penser Bouteflika – lui être utile, voire salutaire. Mais l’auréole répandue autour de Chakib Khelil et qui vise à éblouir les Algériens ne les distrait pas des questions pour lesquelles ils n’ont toujours pas eu de réponses. Quid de Réda Hemche, l’omnipotent décideur sans poste précis, qui faisait la pluie et le beau temps à Sonatrach et dont ont dit qu'il serait son neveu ? Quelle relation entretenait-il – ou entretient-il toujours – avec Farid Bedjaoui, l’homme impliqué dans l’affaire Saipem et planqué, lui aussi, quelque part à l’étranger ? Que répond Chakib Khelil à l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, qui a demandé au juge une confrontation avec son ancien ministre ? Que répond-il à tous les accusés du procès Sonatrach qui ont affirmé unanimement que rien ne se faisait au sein du groupe sans son aval ? Que sait-il des dossiers qui ont conduit les principaux dirigeants de la compagnie pétrolière nationale en prison ? Considère-t-il que le dossier Sonatrach a, lui aussi, «été monté de toutes pièces» et que, dans ce cas, la justice algérienne a exécuté une parodie de procès ? Pourquoi le DRS et les médias auraient-ils donc fomenté une cabale spécialement contre lui ? Et, enfin, pourquoi le président Bouteflika l’a-t-il limogé, lui son ami de toujours, s’il n’avait rien à lui reprocher ? Aucune de ces questions n’a été posée à Chakib Khelil lors de l’ersatz d’interview menée par un journaliste stagiaire face au vieux loup de mer. Y répondra-t-il, maintenant qu’elles ont été soulevées ?
M. Aït Amara

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