Benkhalfa : «Nous croyons au patriotisme des Algériens»

«L’Etat ne demande pas l’aumône, ni un geste de solidarité», a affirmé Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances, lors d’une conférence de presse animée aujourd’hui à Alger. Le ministre des Finances a précisé ainsi les mécanismes régissant l’emprunt obligataire national qui sera officiellement lancé le dimanche 17 avril au niveau de toutes les banques publiques et privées mais aussi au niveau du Trésor. Il a souligné qu’il s’agit d’une opération de financement de l’économie nationale à travers un prêt interne auquel pourraient participer tous les Algériens et les sociétés de toute nature. Le premier argentier du pays a insisté sur le fait que cette opération soit un moyen de financement de l’économie. Les prêts bénéficieront de la garantie de l’Etat, la même garantie qu’une dette souveraine, a précisé Abderrahmane Benkhalfa qui dit croire profondément au succès de cette opération grâce au patriotisme dont font preuve quotidiennement les Algériens. Le ministre des Finances a assuré que les obligations généreront des bénéfices allant de 5 à 5,75%. C’est une opération ouverte à toutes les couches sociales. La valeur d’une obligation est fixée à 50 000 DA. Elle est revendable sur le marché financier national. Aucune limite n’a été fixée pour l’achat de ces obligations. Abderrahmane Benkhalfa a indiqué que 4 500 points seront ouverts pour cet emprunt obligataire à travers tout le territoire national. Cet emprunt obligataire sera réservé au financement de l’économie nationale. «Nous allons utiliser cet argent pour investir dans les infrastructures de base indispensables pour le développement de l’économie nationale, telles que les parcs industriels, les ports, les aéroports, les chemins de fer et les routes à grande vitesse», a précisé le premier argentier du pays qui parle de l’opération la plus importante du genre depuis deux décennies. Cet emprunt obligataire national va éviter à l’Algérie le recours au marché international pour financer son développement économique. Le ministre des Finances avait annoncé que l’Etat était à la recherche d’autres moyens de financements de son économie. Parmi ces moyens, c’est l’optimisation de la fiscalité et des ressources existantes dans le pays mais aussi l’endettement qui n’est pas une maladie en soi. Selon Abderrahmane Benkhalfa, l’endettement, qu’il soit interne ou externe, est un levier de la croissance si l’argent est utilisé à bon escient. Et d’après lui, le gouvernement compte bien utiliser l’argent de cet emprunt obligataire. M. Benkhalfa avait soutenu que, durant l’année 2016, les fonds qui vont être tirés, par exemple, de la seule fiscalité ordinaire (3 200 milliards de dinars escomptés) vont être doublés, comparativement à ceux tirés jusqu’alors de la fiscalité pétrolière (1 600 milliards de dinars). De quoi compenser un tant soit peu la baisse de la fiscalité pétrolière.
Sonia Baker
 

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