Chakib Khelil poursuit sa tournée dans les zaouïas

Après s'être éclipsé suite à la tempête provoquée par les «Panama Papers» dont les noms de ses anciens amis et collaborateurs étaient impliqués, l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, reprend son bâton de pèlerin pour se rendre dans d'autres zaouïas et se refaire une virginité. Accompagné de l'un de ses frères et, surtout, de Abdelkader Bassine, président de l'Organisation nationale des zaouïas, Chakib Khelil s'est, en effet, rendu dans la wilaya de Mascara, terre de l'Emir Abdelkader. Sur les images diffusées toujours par la même chaîne de télévision privée, contrôlée par le cercle présidentiel, on voit bien un Chakib Khelil en costume noir et chemise blanche, sans cravate et le sourire aux lèvres, descendre à la zaouïa Mahieddine, située dans la région de Bouhnifia, à Mascara. Celui qui a fait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé en été 2013 par la justice algérienne avant qu'il ne soit annulé la même année pour vice de forme s'offre ainsi un accueil chaleureux des religieux de cette zaouïa, peu connue à travers le pays. La tournée de Chakib Khelil dans les zaouïas du pays vise ainsi à le réhabiliter politiquement avant qu'il n’occupe de nouveaux postes de responsabilité au sommet de l'Etat. C'est Abdelkader Bassine qui a été chargé de l'organisation de ces déplacements hautement politiques de l'ex-ministre de l'Energie dans toutes les zaouïas du pays. Son voyage à Mascara est le deuxième du genre. Chakib Khelil, fils d'un tailleur de Tlemcen et marié à une Palestino-américaine, va être accueilli par toutes ces «organisations religieuses». Contrairement aux affirmations du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, des instructions «fermes» ont été données aux zaouïas pour recevoir cet «invité» de marque appelé visiblement à présider aux destinées de l'Algérie. Il est clair que ces instructions n'ont pas été données par Mohamed Aïssa, ni par un autre cadre de son département ministériel, mais plutôt par une autre force décisionnelle. C'est la même «force» qui a instruit le secrétaire général du FLN de mener campagne pour la réhabilitation de cet ex-ministre dont le nom est mêlé, à tort ou à raison, à plusieurs affaires de corruption internationale. Pour retrouver la sphère décisionnelle, Chakib Khelil tente ainsi de se «laver» de tout soupçon en s'appuyant sur les centres spirituels existant à travers le pays.
Sonia Baker
 

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