Nadia Matoub s’oppose au classement de la maison de Lounès

La veuve du célèbre chanteur, assassiné en juin 1998, s’est fermement opposée à l’action engagée par la Direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou pour classer la demeure de son défunt mari comme patrimoine culturel algérien. Dans une lettre adressée à la directrice de la culture de Tizi Ouzou, datée du 14 avril 2016, Nadia Matoub écrit : «Je refuse que notre demeure soit classée patrimoine culturel de l’Etat algérien, sachant tout ce que cela pourrait impliquer et conférer comme prérogatives à l’Etat.» Expliquant son opposition à cette initiative, l’auteure de la lettre affirme que, de son vivant, Lounès Matoub «n’aurait jamais accepté que sa demeure soit placée, ni sous tutelle, ni même sous la protection de la puissance publique». Et d’insister qu’une telle initiative «constituerait une offense à sa mémoire, à son combat et une trahison des idéaux qu’il a toujours défendus au péril de sa vie», a-t-elle déclaré. Nadia Matoub menace même les promoteurs de l’initiative d’user de «tous les moyens légaux» pour en empêcher la concrétisation. Cette nouvelle polémique intervient à la veille de la commémoration du 36e anniversaire du Printemps berbère, qui sera marqué, pour la première fois, par l’organisation de festivités officielles dans les wilayas de Kabylie. Après l’officialisation de la langue amazighe dans le dernier mandement de la Constitution, le gouvernement se mobilise pour se réapproprier cette date historique. Ainsi, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould-Almi El-Hadi, lui-même ex-directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et ancien animateur du Mouvement culturel berbère, s’est rendu ce mardi dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa pour donner le coup d’envoi aux activités culturelles et artistiques programmées dans ce cadre.
R. Mahmoudi
 

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