Saïdani intensifie ses activités pour faire de l’ombre à Ouyahia

Après une longue absence dans un contexte politique tendu, le secrétaire général du FLN veut marquer un retour en force en enchaînant les rencontres et les rendez-vous organiques. Après avoir présidé une cérémonie de célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse lors de laquelle il avait commenté, bien que tardivement, les derniers développements de l’actualité nationale, Amar Saïdani va présider aujourd'hui mercredi une réunion de son bureau politique qui sera assurément sanctionnée par un point de presse. Il va ensuite réunir, samedi prochain au siège national du parti à Hydra, les secrétaires des mouhafadhas et les présidents des commissions de transition des mouhafadhas. Habitué à des sorties fracassantes en défendant l’indéfendable, Amar Saïdani poursuit la campagne qu’il mène depuis des mois afin de réhabiliter totalement Chakib Khelil et lui préparer le terrain pour, visiblement, réoccuper de hautes fonctions au sein de l’Etat. Lundi dernier, en marge de la cérémonie organisée pour la presse, Amar Saïdani, qui a évité d’attaquer frontalement le Premier ministre français, contrairement à Ahmed Ouyahia, a presque supplié Chakib Khelil de revenir aux affaires, en «acceptant» une haute fonction. Le secrétaire général du FLN tente ainsi de rattraper le «temps perdu» après le vide laissé pendant un certain temps au profit d’un Ahmed Ouyahia de plus en plus politiquement «mordant». Par ses attaques répétées, Amar Saïdani ne semble pas avoir réussi à déstabiliser son rival du RND. Mais le SG du FLN, fort de ses sponsors et ses parrains, ne baisse pas les bras. Il ne compte surtout pas laisser le terrain politique à son ennemi juré qu’il veut débarquer de la présidence de la République. La «guerre» entre les deux hommes, qui a assurément un lien direct avec la succession du président Bouteflika, ne fait que commencer. Ahmed Ouyahia, qui s’apprête à être intronisé à la tête du RND, rencontre quelques résistances internes, menées par des «redresseurs» qui semblent avoir eu les «assurances» d’un franc appui de la part d’Amar Saïdani. Mais ce dernier ne joue pas sur du velours au FLN, non plus. Il est, en effet, de plus en plus ciblé par des cadres qui, jusque-là, faisaient partie de son pré-carré, comme l’actuel ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua. Pour de nombreux observateurs, la multiplication des sorties politiques d’Amar Saïdani ces derniers jours viserait à faire de l’ombre à Ahmed Ouyahia, qui risque de briller à nouveau médiatiquement à la faveur de la tenue du congrès extraordinaire de son parti, à partir de ce jeudi 5 mai à Alger.
Rafik Meddour

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