8 mai 1945 : les massacres gravés dans les mémoires

Pour la plupart des personnes, le mois de mai est souvent associé à l'opportunité de jours fériés, de Fête du travail pour certains, de vente du muguet pour d'autres espérant apporter à ceux qui leur sont chers chance et bonheur. Mais le mois de mai reste lié surtout et avant tout à la fin de la folie de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, pour l'Algérie, le mois de mai, et plus exactement le 8 mai est non seulement la fin de la guerre mondiale, car l'Algérie n'aime pas la guerre, qui lui a souvent été imposée, mais surtout et avant tout le synonyme du souvenir des massacres de Guelma, Kherrata, Skikda et partout à travers le Polygone d'ailleurs. Le peuple algérien a payé un lourd tribut, nous tenons à exprimer une pensée particulière aux personnes tombées ce jour-là au champ d'honneur. L'Algérie a souffert d'un colonialisme des plus pesants, des plus atroces et des plus destructeurs, et les massacres du 8 mai 1945 furent l'un des épisodes les plus sanglants qui ont marqué le long chemin de lutte du peuple algérien pour recouvrer sa liberté. Le 8 mai 1945 témoigne à la fois de la souffrance de notre peuple et de son héroïsme et de sa bravoure qui l'ont mené jusqu'à la victoire et l'indépendance. En ce jour tragique, au moment où les Alliés fêtaient la victoire contre le nazisme combattu également par des Algériens ayant été incorporés dans les rangs de l'armée française, le peuple algérien a vécu la sauvagerie de l'armée coloniale dans un véritable bain de sang : 45 000 morts. Ainsi, nous tenons aujourd'hui, à l'occasion de cet anniversaire, à nous incliner devant nos valeureux chouhada, à nous prosterner devant Dieu tout puissant pour qu'il leur accorde le paradis. Ces chouhada qui ont écrit par le sang l'histoire de notre cher pays, qui ont refusé l'injustice, la domination et la colonisation et ont affronté les situations tragiques pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Nous profitons de ce message pour lancer un appel aux intellectuels algériens leur demandant de rester vigilants pour sauvegarder l'histoire et transmettre la vérité à la jeunesse algérienne et au monde entier pour lutter contre l'oubli : colonisation de 132 ans, expropriations, essais nucléaires, déplacements de population jusqu'à Cayenne, tortures, crimes, un million et demi de martyrs, falsification de l'histoire, destruction, etc., bref la politique de la terre brûlée. Aujourd'hui, le colonialisme ne semble pas regretter son geste. Au contraire, il essaye de revenir à des terres jadis conquises via des méthodes détournées. Aussi, nous pouvons parler de nouveau colonialisme. Ce qui se passe aujourd'hui dans le monde sur les lieux de conflits et crises prouve à quel point l'ingérence, la volonté de déstabilisation, le souhait de mettre la main sur les richesses et matières premières sont inquiétants. Il est vrai que l'ingérence sans complicité intérieure ne peut en aucun cas fonctionner. Heureusement que le peuple algérien vacciné par les épreuves depuis la guerre d'indépendance est toujours vigilant et envoie à chaque tentative les agitateurs au diable. La Kabylie, partie indivisible de l'Algérie, région des Lions du Djurdjura ayant donné tant de martyrs à la patrie, luttant contre les atrocités de la colonisation, refuse de suivre un Mehenni qui semble se réjouir de voir des pays se disloquer et des milliers de morts quotidiens en Irak, Syrie, Libye, etc. Les Algériens, toutes régions confondues, lui diront non. Les Algériens sont attachés à l'intégrité du pays, à leur image, à leur générosité et à leur honneur et leur culture. La culture qui honore les héros. Aussi, ils n'accepteront jamais que l'image du Président qui a tant donné au pays depuis son jeune âge ne soit ternie. Ils n'oublieront pas qu'il a été au service de l'Armée de libération dès le début du déclenchement de la guerre d'indépendance, qu'il a été le plus jeune ministre des Affaires étrangères des années durant, bref qu'il a été parmi ceux qui ont contribué à la reconstruction du pays souffrant de la colonisation et son corollaire : la guerre. Ils n'oublieront pas, non plus, qu'à travers la réconciliation nationale, il a ramené la paix dont jouissent les citoyens aujourd'hui. La culture algérienne ne rejette pas les siens et reconnaît à juste titre leur sacrifice. Culture généreuse, d'ouverture et de respect, mais quand l'accueil qui fait partie intégrante de cette culture devient occasion de non-respect, les Algériens n'apprécieront guère.
Gloire à nos chouhada
Vive l'Algérie
Abdelkader Bachir

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