Un conseil interministériel consacré à la crise économique

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a présidé, aujourd’hui samedi, un conseil interministériel dédié à la crise économique qui s'accentue, a-t-on appris de sources sûres. Outre le Premier ministre, les ministres des Finances, de l'Industrie, du Commerce, de l'Intérieur, de l'Education, de la Santé et le vice-ministre de la Défense étaient en première ligne de ce conseil qui constitue une sorte de mise en alerte des différents départements ministériels afin de se préparer à d'importantes coupes budgétaires. Ce conseil s'est penché sur les derniers agrégats de l'économie nationale et a pris la mesure de la gravité de la situation financière à la lumière des derniers chiffres sur le déficit et l'augmentation vertigineuse du budget de fonctionnement. Bien qu'expliqué par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, le déficit creusé en février et mars derniers inquiète au plus haut lieu. Le peu d'engouement à l'emprunt obligataire lancé il y a quelques semaines attise les craintes du gouvernement quant à de sérieux problèmes financiers dans un avenir proche. Les membres du gouvernement réunis ont ainsi examiné les différentes options offertes pour pouvoir faire face à la baisse continue des recettes pétrolières et de la fiscalité que génère l'exportation des hydrocarbures. Pour le gouvernement, la situation devient de plus en plus intenable. Le déficit du Trésor a atteint près de 1 404 milliards de dinars à fin février 2016, contre près de 413 milliards de dinars à fin février 2015, soit une hausse de près de 240%. Un chiffre qui donne ainsi le vertige. Les dépenses budgétaires ont augmenté en passant à près de 2 040 milliards de dinars sur les deux premiers mois 2016, contre 1 222,6 milliards de dinars sur la même période 2015, soit une hausse de 66,85%. Les dépenses de fonctionnement ont crû à 1 256,5 milliards de dinars contre 937,64 milliards de dinars (+34%). Ces indicateurs économiques sont en effet loin d'être rassurants. Les recettes générées par les exportations des hydrocarbures ont connu une baisse de 60%. Et c'est l'Etat qui perd ainsi ses capacités financières. Le gouvernement œuvre depuis quelques mois à trouver d'autres moyens pour financer ses actions et ses projets. Il a pris des mesures pour faciliter la bancarisation de l'argent du circuit informel comme il a lancé un emprunt obligataire national. Il tente également de convaincre les émigrés d'ouvrir des comptes en devises dans des banques algériennes. Mais ces mesures s'avèrent toutes insuffisantes pour faire face au déficit qui ne cesse de se creuser. D'autres solutions doivent être ainsi trouvées. Et c'est le but de ce conseil interministériel.
Sonia Baker

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.