Paris : une voiture de police incendiée en pleine manifestation de policiers contre la «haine anti-flics»

Une voiture de police attaquée et incendiée alors même que des policiers manifestaient contre les «casseurs» : les rassemblements inédits pour dénoncer la «haine anti-flics» en marge de la mobilisation contre la loi travail ont été marqués mercredi par une contre-manifestation qui a dégénéré à Paris. Le ministre de l'Intérieur, parlant de «violence extrême», a annoncé dans la soirée que quatre interpellations avaient eu lieu après l'attaque contre ce véhicule et que d'autres interviendraient. Leurs puissants syndicats avaient convié les policiers à des rassemblements mercredi dans une soixantaine de villes. Le plus important, dans la capitale, a réuni au moins un millier de participants – 7 000 selon les organisateurs – sur l'emblématique place de la République, où se réunit chaque soir le mouvement Nuit debout. Un rassemblement prévu au même endroit par le collectif «Urgence, notre police assassine» a été interdit, mais quelque 300 contre-manifestants dénonçant les «violences policières» se sont malgré tout rendus à République. Aux cris de «Flics, porcs, assassins» ou «Tout le monde déteste la police», ils ont été repoussés par les forces de l'ordre. Non loin de là, une quinzaine d'entre eux ont ensuite brisé les vitres puis incendié une voiture de police, les deux fonctionnaires à l'intérieur, un homme et une femme, réussissant à en sortir à la hâte. Les deux policiers «étaient dans la voiture lorsque l'engin (incendiaire) a été jeté dans l'habitacle», a affirmé le préfet de police, Michel Cadot, ce que confirme une vidéo de surveillance visionnée par l'AFP. Parmi les quatre personnes interpellées, dans le cadre de l'enquête ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», trois avaient fait l'objet d'une interdiction de manifester prise par le préfet de police, mesure annulée mardi par le tribunal administratif, a précisé à la presse Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur venait alors de rendre visite à l'hôpital à l'un des deux policiers agressés, qui souffre de contusions et dont il a salué le «très grand courage». Place de la République, les policiers s'étaient rassemblés mercredi midi pour «dire stop à la haine développée par une minorité visible bien casquée et organisée», selon la formule de Jean-Claude Delage, patron d'Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix.
 

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