Le remaniement en trompe-l’œil de Bouteflika pour camoufler le désastre du quatrième mandat

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Par le canal officieux habituel, relayé ensuite par l’agence officielle de presse, la présidence de la République a fait connaître le mini-remaniement qui a touché aujourd’hui quelques ministères. L’impression qui se dégage immédiatement des modifications qui ont été opérées, est qu’il s’agit d’un remaniement en trompe-l’œil ; un changement pour le changement, comme si le pouvoir voulait, pour camoufler l’échec total de sa politique, montrer que les choses bougeaient en pleine période léthargique ouverte par le mois de Ramadhan et la longue saison des vacances. On retient, toutefois, la fin de mission signifiée au ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, qui était pourtant placé au centre du «nouveau modèle de croissance» annoncé lors de la dernière tripartie et qui semblait être tout désigné pour piloter sa mise en œuvre. Il faisait figure de vedette à côté du Premier ministre Abdelmalek Sellal au sein de la tripartie qui s’est tenue il y a moins d’une semaine. Le ministre des Finances a donc suivi Mohamed Laksaci sur la voie de la sortie, à cette différence que l’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie avait passé une quinzaine d’années à ce poste, alors que Benkhalfa a tout juste bouclé une année depuis son entrée dans le gouvernement. Il faut reconnaître qu’avec des caisses qui se vident à vue d’œil, après avoir débordé quand le prix du baril était encore élevé, Benkhalfa a eu fort à faire. Il s’est engagé – ou a été engagé – dans le pari risqué de l’opération de bancarisation de l’argent de l’informel, puis dans le lancement de l’emprunt obligataire, les deux actions n’ayant pas atteint les résultats attendus, selon tous les observateurs. Son successeur, Baba Ami Hadji, trouvera-t-il un autre moyen de renflouer les caisses de l’Etat en y attirant les sommes fabuleuses qui circulent hors circuit bancaire ? Autre fait marquant : le départ d’Amar Ghoul qui met fin à une longévité exceptionnelle au sein du pouvoir, et celui de Salah Khebri qui, au contraire, lui aussi, comme Abderrahmane Benkhalfa, a terminé juste une seule année à la tête du ministère de l’Energie qui sera dirigé par Nouredine Bouterfa dont on avait annoncé – encore un paradoxe – à plusieurs reprises l’«éviction imminente» de son poste de PDG de Sonelgaz pour être mis à la retraite. (…) Ce n’est visiblement pas le remaniement ministériel qui était attendu en février 2016 quand il fallait, spéculaient les observateurs, adapter l’Exécutif aux modifications apportées par la révision de la Constitution. Les rumeurs sur cette éventualité ont longuement alimenté, comme d’habitude, les discussions au sein du microcosme politique. Plus de quatre mois après, à un moment de vide, la montagne accouche d’une souris, alors que la situation exige un vrai remaniement dans le gouvernement. Ou, alors, est-ce le prélude à un autre changement plus substantiel qui aurait lieu à la rentrée ? Nul ne peut le dire dans le climat d’opacité qui caractérise la vie politique dans notre pays et particulièrement le mode de décisions sur ces questions. Il n’est pas exagéré de penser que Nouria Benghebrit et Hamid Grine ont été «sauvés» par les affaires auxquelles ils sont confrontés, les fuites du bac et la session de remplacement programmée dans quelques jours, pour l’une, et le procès fait à Rebrab pour son rachat en partie du groupe El-Khabar, pour l’autre. Quant à Abdelmalek Sellal, à la tête du gouvernement depuis septembre 2012, en remplacement d’Ahmed Ouyahia, il en est, avec ce remaniement, à sa cinquième équipe ministérielle en moins de quatre ans. Il n’y a pas de doute, le pouvoir a fait le forcing pour le quatrième mandat sans avoir, au préalable, envisagé de véritables réformes pour corriger les erreurs commises lors des trois précédents. La chute des cours du pétrole a aggravé une situation délicate déjà compromise par la maladie du Président. Les nouveaux ministres seront confrontés aux mêmes problèmes que leurs prédécesseurs et seront, à leur tour, remplacés dans un jeu de quilles qui n’est rien d’autre qu’une fuite en avant perpétuelle. Jusqu’à quand ce jeu durera-t-il ? Et où est l’intérêt du pays dans cette loterie ?

Houari Achouri

 

Comment (2)

    momo
    16 juin 2016 - 19 h 58 min

    q un premier ministre dise qu
    q un premier ministre dise qu on a de quoi tenir 2 ans .a savoir si on mange beaucoup de yahourt ou pas. et que notre ex ministre des finance dit que tout va bien avant d etre virer .alors tout va bien on arrete de travailler et allons tous a la peche .soyons serieux c quoi cette politique de tenir 2 ans 4 ans…. nous avons un cancer ou un tumeur maline diagnostiquer par un toubib .dans les annees 80 on nous disait que nous avions les meileur ble au monde puis le meileur petrole ect. la mauvaise foi es de mise ainsi que tout verite n es pas bonne a dire .mais qu en meme arreter de nos endormir et de nos prendre pour des atardes mentaux.. un ministre sa ferme sa geule et se fait virer .

    el wazir
    15 juin 2016 - 10 h 03 min

    pourquoi s’étonner l’objectif
    pourquoi s’étonner l’objectif n’est pas d’améliorer les chose et préserver notre pays de catastrophe mais au contraire c’est pour nous enfoncer encore dans le marasme et rendre la gouvernance mieux maitrisable et assurer du coup la survie du pouvoir grace a ces ministres només pour la plupart par notre ennemi eternel la france.
    toutefois les forces du mal que dieu les retribuent de malheur sont nettement plus puissantsque les forces du bien.
    a priori il ne nous reste que d’implorer la rahma de dieu et patienter dieu et avec les patients.

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