Algeriepatriotique s’est procuré le projet de loi interdisant aux militaires de s’exprimer : l’intrigante hâte de Gaïd-Salah
Algeriepatriotique s’est procuré le projet de loi relatif au «statut général des personnels militaires», dans ses versions arabe et française. Ce projet de loi, qualifiée de «scélérate» par les observateurs avertis, qui vise à imposer le silence aux militaires à la retraite et aux officiers de réserve, va passer à l’Assemblée populaire nationale (APN) dans les 48 heures. Survenant à peine quelques mois après l’adoption de la Constitution, ce fait est incompréhensible, alors que plusieurs textes d’application urgents, en attente à l’APN, se voient différés. Cette précipitation à donner la priorité au projet de loi interdisant la parole aux militaires dénote de l’inconsistance de nos autorités, leur peur et le manque de confiance dans cette frange de la société. Si tel est le cas, nos autorités peuvent dormir sur leurs deux oreilles, elles devraient plutôt se garder d’ailleurs. Les militaires, conscients de leur responsabilité vis-à-vis de la nation, de sa cohésion et du respect dû à la noble Armée nationale populaire, ne porteraient jamais atteinte à sa cohésion et à son unité. Un article de ce projet de loi prête à équivoque par sa disposition sur l’interdiction de critiquer les autorités et surtout l’autorité militaire, ce qui revient à dire que les militaires à la retraite sont interdits de participer et de débattre de la politique dans la cité. Ceci est inconcevable au regard de la Constitution et des règlements de l’ANP. Le projet de loi fixe des lignes rouges à la liberté d’expression et d’opinion des personnes concernées, mais ne les précise pas avec rigueur, ce qui laisse une marge d’interprétation trop grande pour un domaine aussi sensible. Ce document se distingue par son parti pris, sa brutalité et montrera au plus vite son inanité, comme il mettra en évidence la félonie de ceux des députés qui se sont engouffrés dans cette mascarade.
Houari Achouri
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