France : décès de Georges Séguy, grande figure du syndicalisme des années 60-70

L’ancien patron du principal syndicat français, la CGT, Georges Séguy, est décédé samedi à l’âge de 89 ans. Il avait marqué de sa personnalité la vie sociale et politique des années 1960-1970. Grand résistant, déporté à l’adolescence, M. Séguy, connu tant pour son sens de la répartie que sa pugnacité, a dirigé la puissante Confédération générale du travail (CGT), proche du parti communiste français (PCF), de 1967 à 1982. «Il a résisté à la maladie jusqu’au bout de ses forces mais il s’est éteint de faiblesse», a déclaré Elyane Bressol, présidente de l’Institut d’histoire sociale de la CGT. »Les communistes perdent un camarade, un homme rempli d’humanité, de dignité, un combattant du genre humain. Je perds un ami», a salué dimanche le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Sur Twitter, le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage à «une grande figure du syndicalisme et des luttes sociales dans notre pays».

Né le 16 mars 1927 à Toulouse (sud-ouest) dans une famille ouvrière, Georges Séguy entre à 15 ans comme typographe dans une imprimerie travaillant pour la Résistance. Adhérent de l’organisation clandestine des Jeunesses communistes, il est arrêté par la Gestapo et sera interné plus d’un an au camp de concentration de Mauthausen (Autriche). A son retour en France, il est embauché par la SNCF, la compagnie ferroviaire, et participe activement aux grèves de 1947. Son ascension politique et syndicale sera fulgurante : en 1954, il est élu au comité central du Parti communiste français et entre deux ans plus tard au bureau politique, à seulement 29 ans. Devenu patron de la CGT en 1967, il sera l’un des principaux interlocuteurs du gouvernement dans la négociation des accords de Grenelle, à l’issue des grandes grèves de 1968. Après une tentative d’ouverture en direction des socialistes, Georges Séguy avait été écarté du PCF, dont il avait quitté le Bureau politique en 1982.

Père de trois enfants, il laisse trois ouvrages, «Le Mai de la CGT» (1972), «Lutter» (1975), et «Résister, de Mauthausen à Mai 68» (2008).

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