Erreurs des années 1980, dites-vous ?
Par Hamid B. – La déclaration attribuée au président de la République parlant des erreurs des années 1980 jette un discrédit sur les gouvernants de cette période mais en ne donnant pas de précisions sur ces erreurs. Cela s’apparente à du dénigrement et amène, alors, à se questionner sur la qualité de la gouvernance des années 2000. Beaucoup d’Algériens, sinon la majorité, s’ils pouvaient s’exprimer librement, pensent que cette dernière période est un véritable désastre pour le pays.
Quelques exemples : gaspillage des ressources en devises – les plus élevées qu’ait connues le pays – par des appels inconsidérés aux entreprises étrangères au détriment des entreprises nationales et, donc, perte en emplois et savoir-faire. L’option prise en faveur des infrastructures et logements sociaux s’est faite au détriment des investissements productifs, source de croissance, de richesse et d’emplois. Si au moins ces réalisations avait été confiées à des entreprises nationales et il y avait-eu recours à des fournitures locales au lieu de recourir aux importations, source d’hémorragie en devises et de corruption.
Encourager les importations, c’est encourager la corruption. Imposer le crédit documentaire, c’est favoriser et sécuriser les fournisseurs étrangers au détriment des entreprises locales qui sont, ainsi, obligées de mobiliser des ressources qui auraient pu être utilisées pour les besoins locaux. Qui peut imposer une telle mesure, en dépit du bon sens, sinon au plus haut niveau ? Imposer la règle 51/49 aux entreprises étrangères, c’est les décourager à investir dans le pays, alors que la législation en vigueur permettait déjà de l’imposer au cas par cas, selon les besoins, sans la généraliser et sans, donc, en faire un repoussoir pour les investissements étrangers dont aurait besoin le pays.
Ce sont donc des mesures antiéconomiques qui ont porté un grand préjudice au pays. Il y a aussi le régionalisme affiché dans le choix des cadres, des responsables, des programmes d’infrastructures urbaines. Plus que des erreurs, ce sont des fautes qui resteront dans l’histoire.
H. B.
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