Belkhadem fait feu de tout bois contre Saïdani sur les réseaux sociaux
L’ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, revient en force sur les réseaux sociaux. Outre plusieurs comptes qui portent son nom, Belkhadem, qui n’a jamais cessé de manœuvrer dans l’ombre pour le «redressement» de l’ex-parti unique, bénéficie d’une page Facebook qui rapporte quotidiennement ses moindres faits et gestes à travers le territoire national. Appelée «Comité de fidélité à Abdelaziz Belkhadem», cette page met en avant la «popularité» dont jouit l’ancien secrétaire général du FLN au sein de la base militante à travers des images et des vidéos de ses déplacements à l’intérieur du pays. Elle donne également une forte tonalité critique aux événements qui se déroulent au sein du parti. Animée par Hakim Stouane, cette page compte plus de six millions de «like». Elle livre son analyse critique de l’action de la direction actuelle et dénonce les dérives multiformes du «groupe de Saïdani».
Abdelaziz Belkhadem, qui ne perd pas espoir de reprendre le contrôle du FLN, assume ainsi une «confortable» présence politique sur la Toile tout en restant très actif sur le terrain. Il est d’ailleurs en passe de gagner cette bataille «virtuelle» qu’il mène contre Amar Saïdani et ses proches collaborateurs. Les «fidèles» à Abdelaziz Belkhadem font ainsi le parallèle entre le dynamisme de ce dernier et l’effacement total du secrétaire général du FLN, inactif depuis des mois. Et cette présence de Belkhadem sur les réseaux sociaux semble ainsi déranger les proches du secrétaire général du FLN.
Le fidèle lieutenant d’Amar Saïdani, l’affairiste Mohamed Djemaï, dénonce cette page en accusant ses animateurs d’«user d’un ton maffieux». Visiblement agacé par l’activisme de Belkhadem, ce député, placé par Saïdani à la tête du groupe parlementaire du FLN, répète à qui veut bien l’entendre que la disparition du secrétaire général du FLN des écrans radars depuis des mois est «tout à fait normal». Autrement dit, à court d’arguments, Mohamed Djemaï tente donc de minimiser l’importance de la présence du SG du FLN sur une scène politique très animée. L’affirmation de Mohamed Djemaï prouve justement qu’il y a anguille sous roche. Elle rajoute une couche au doute qui règne sur les véritables raisons de la disparition d’Amar Saïdani de la vie politique nationale, lui qui est à la tête de ce qu’il présente comme la «première force politique nationale».
Si l’absence d’Amar Saïdani est fortement remarquée, c’est parce qu’il se passe des choses dans la vie politique nationale et surtout au sein même du FLN où les dissensions internes s’exacerbent et la contestation s’élargit et prend diverses formes. Il est d’ailleurs aisé de constater le malaise qui règne au sein de ce parti qui n’arrive plus à organiser des activités politiques aussi bien nationales que régionales. Fronde, multiplication des clans et de courants anti-Saïdani, mainmise des nouveaux parvenus sur la direction du parti, le FLN vit une situation d’instabilité et de dissensions inédite.
Et les appétits des uns comme des autres s’ouvrent à l’approche des élections législatives, qui se préparent dans les «coulisses» et dans l’opacité la plus totale. Dans ce capharnaüm, on ne sait plus qui sera le vainqueur. Même le sort d’Amar Saïdani, sorti grandi et renforcé après ses virulentes attaques contre l’ex-chef des services secrets, n’est pas clair. A huit mois des législatives, la «maison FLN» subit de fortes secousses et personne ne sait combien de temps elle pourra tenir encore debout.
Sonia Baker
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