Saïdani conserve sa position de force et confirme que les attaques contre le général Toufik lui ont été soufflées

Saïdani applaudi à la coupole Mohamed-Boudiaf, le 30 mai 2015. New Press

Comme il fallait s’y attendre, le mouvement des redresseurs a fait pschitt ce samedi à l’hôtel EL-Aurassi, où l’imperturbable secrétaire général du FLN a réuni le comité central du FLN élargi à des personnalités politiques occupant de hautes fonctions au sein de l’Etat. Le message d’Amar Saïdani était clair : son affront et ses dérapages relèvent, en réalité, d’une stratégie dont il n’est que l’exécutant. Sa démonstration de force, ce samedi, devant une opposition timorée, qui a annulé sa manifestation de Batna faute d’avoir pu réunir assez de «contestataires», est un signal fort à tous ceux qui chercheraient à changer la donne au FLN, à quelques encablures des élections législatives qui serviront de socle à un cinquième mandat ou à une succession – dans la continuité – à Abdelaziz Bouteflika.

La réunion du comité central, dont l’objectif premier est d’adouber et de revigorer le très controversé Amar Saïdani pour lui permettre de mener à bien la mission pour laquelle il a été mandaté depuis le «coup d’Etat» contre Abdelaziz Belkhadem, en 2014, servira, à coup sûr, de rampe de lancement pour les prochaines échéances. Non que le pouvoir craigne d’être fragilisé ou déstabilisé par une opposition aphone, sans base militante et dramatiquement inefficace, mais parce que la situation économique dégradée risque de faire perdre patience à des citoyens blasés par la classe politique et qui risquent d’occuper la rue durablement.

Les prochaines législatives seront donc une pâle copie de la configuration politique actuelle. Le FLN continuera à jouer les premiers rôles sous la conduite d’Amar Saïdani qui restera aux commandes jusqu’à 2019 et le RND se contentera de la position de «second», avec le consentement de son secrétaire général dont l’ambition se limite à servir le chef sans jamais le devenir. Quant à l’opposition, elle se présentera en rangs dispersés à ce rendez-vous électoral et se verra distribuer des sièges au prorata de la convertibilité politique et de la malléabilité intéressée des uns et des autres.

Désormais, rien ni personne ne pourra gêner Amar Saïdani dans la tâche qui lui a été assignée par le centre de décision dont on n’arrive toutefois pas à cerner les contours, tant le conflit étouffé ne parvient pas à l’opinion publique et est savamment contenu et dissimulé. Ce qui est sûr, cependant, c’est que les attaques et les accusations graves lancées à l’emporte-pièce contre le très gênant général Toufik lui ont été soufflées par ceux-là mêmes qui lui ont rempli la salle ce samedi, comme ils l’avaient fait, du reste, à la coupole Mohamed-Boudiaf fin mai 2015, à l’occasion du 10e congrès du FLN.

Un postulat qui en appelle un autre : en s’en prenant à Amar Saïdani, ses adversaires se trompent de cible.

M. Aït Amara

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