Le FFS dénonce une loi de finances «contraire aux intérêts de l’Algérie»

Chafaâ Bouaïche , chef du groupe parlementaire du FFS. New Press

«Je ne suis pas là pour féliciter un wali. Je ne suis pas là pour complimenter un ministre. Je ne suis pas là pour encenser le travail du gouvernement. Je ne suis pas là pour soutenir le programme du président, ni défendre la politique d’austérité et revendiquer en même temps des projets de développement pour ma wilaya.» C’est ainsi qu’a commencé Chafaâ Bouaïche, chef du groupe parlementaire du FFS, son intervention sur le projet de loi de finances pour 2017 aujourd’hui à l’Assemblée populaire nationale (APN). Bouaïche a donc exprimé clairement le rejet de son parti de, non seulement, ce projet de loi de finances «antisocial et antinational» mais de toute la nouvelle orientation économique du gouvernement.

Par ailleurs, Chafaâ Bouaïche estime qu’il ne sert à rien de soumettre ce projet de loi aux députés, puisque le pouvoir empêche tout débat. «Le rapport de la Commission des finances que vous venez d’entendre nous rapporte ceux des comités de soutien du président de la République lors des campagnes électorales. Nous nous demandons si les commissions de l’APN sont constituées de députés ou d’attachés des ministères qui viennent nous réciter des discours flatteurs auxquels ne croiraient pas les ministres eux-mêmes», a tonné le chef du groupe parlementaire du plus vieux parti de l’opposition.

Chafaâ Bouaïche poursuit son intervention en affirmant que le rapport en question est indigne d’un Parlement. «Comment a-t-on pu élaborer un rapport alors que la Commission des finances n’a auditionné que trois ministres ?» s’interroge-t-il. Le député du FFS a affirmé que cette situation ne peut continuer. Pour lui, il est insoutenable de continuer d’agir comme si les crises multiples qui secouent le pays ne concernent pas les Algériens. «La crise économique actuelle est intimement liée à la crise politique et sa solution, comme nous le disions à chaque fois au FFS, ne peut être autre que politique. Nous continuerons à œuvrer pour la reconstruction du consensus national afin que nous puissions, tous ensemble, en tant qu’Algériens, faire face à ces crises et bâtir un pays fort», a plaidé Chafaâ Bouaïche.

Il considère que tout ce qui est prévu dans la loi de finances pour 2017 n’est qu’«une vaine tentative de justifier la déroute économique et politique à travers le recours à des solutions antisociales et antinationales, en forçant les couches les plus démunies à en payer le prix».

«C’est honteux de faire croire que ce projet de loi s’inscrit dans une politique économique pragmatique en ciblant les retraites, les subventions et en rajoutant des taxes qui toucheront directement les aliments de base des Algériens», a-t-il dénoncé. «Pensez-vous que ces Algériens qui passent des heures à faire des queues interminables pour acheter du lait en sachet vont accepter leur situation d’incapacité de subvenir aux besoins les plus élémentaires de leurs familles ?», se demande-t-il.

Chafaâ Bouaïche a également relevé l’ampleur de la fraude fiscale et des transferts illicites de devises à l’étranger qui passe de 1,5 à 3 milliards de dollars par an. A cela s’ajoutent les 18 milliards de dollars de surfacturation. Et les «trafiquants» bénéficient de l’impunité d’un «pouvoir» incapable de défendre les intérêts de l’Algérie.

Sonia Baker

Comment (6)

    MELLO
    17 novembre 2016 - 14 h 45 min

    Si deux générations ont vécu
    Si deux générations ont vécu sans avoir pu exercer pleinement leur droit à l’autodétermination, ni joui de toutes les libertés démocratiques et de la protection d’un Etat de droit, la 3ème génération actuelle mieux informée de ses droits de citoyens ne se laissera pas faire passivement comme leurs grands parents et parents.
    De plus la réalité est toute autre et rend inévitable un changement de système à plus ou moins brève échéance. Changement il y’aura, sans aucun doute. Considérant le changement inéluctable, nous le voulons pacifique, c’est le but poursuivi par notre projet de reconstruction d’un consensus national autour de l’Etat de droit, de la démocratie et du développement durable, qui éviterait au pays le risque de violences incontrôlables pouvant conduire au chaos et à des interventions étrangères.
    Une rentrée difficile attend ceux qui ont un emploi: la précarité, un pouvoir d’achat en baisse avec de nouvelles taxes, la dévaluation du dinar et l’inflation en hausse, le recul des subventions aux biens et services essentiels.
    La protection sociale et la création d’emplois sont nettement insuffisantes. Avec le recul de l’investissement et le projet d’un nouveau code du travail qui faciliterait les licenciements et limiterait le droit de grève, la situation va empirer, Si l’on ne mesure pas la gravité de la situation et y répondre par le dialogue et la participation, la colère qui monte et les protestations qu’elle engendre feront place à la révolte, voire au chaos qui risque de conduire à une reprise en main autoritaire du régime, scénario qu’ont connu d’autres pays,.Au lieu d’un dialogue constructif avec les partis politiques représentatifs et les mouvements associatifs autonomes, les seules réponses mises en œuvre sont le renforcement des forces de police, les intimidations et les arrestations, la peur instillée par des démonstrations de force, et surtout le contrôle des médias et la marginalisation de l’opposition avec le nouveau code électoral et la fraude annoncée. Se fixer comme objectif la croissance économique et considérer le social et l‘environnement comme valeurs résiduelles, c’est tourner le dos au développement durable qui, dans une démarche systémique, considère en même temps et accorde la même importance à l’économie, au social et à l’environnement. Seul un consensus politique autour d’un programme commun visant à construire un Etat de droit, la démocratie et un développement durable qui promeut simultanément le développement économique, le progrès social et la sauvegarde de l’environnement, a des chances de sortir le pays de la crise et de le protéger des menaces extérieures qui pèsent sur sa sécurité, ses ressources et son intégrité territoriale.

    OMAR
    17 novembre 2016 - 13 h 08 min

    SI VOUS NE CORRIGEZ PAS NE
    SI VOUS NE CORRIGEZ PAS NE REDRESSEZ PAS!!!

    C’EST LE SIMPLE CITOYEN QUI PAIERA LES CONSEQUENCES

    ET SE REBELLERA QUAND IL NE POURRA ASSUMER LES MOINDRES DEPENSES!!!

    CEUX QUI ONT INVESTI A L ETRANGER/FAIT FUIR DES MILLIONS DE DEVISES

    ILS S EN FOUTENT DES BASSES CLASSES!!!

    QUAND NOUS ATTEINDRONS LE SEUIL CRITIQUE / PLUS RIEN DANS LA BOUTIQUE

    FUITES A L ETRANGER ET SCENES DE PANIQUE!!

    CHEZ LES PILLEURS ET LES FRAUDEURS …..

    ILS RENDRONT DES COMPTES AVANT OU APRES LA DERNIERE DEMEURE!!

    GO

    ….

    Un citoyen Algérien
    17 novembre 2016 - 8 h 18 min

    Que chacun de nous tous fasse
    Que chacun de nous tous fasse ce qu’il peut faire pour changer ce système qui nous gouverne de force et vole les richesses de notre beau pays. Ceci, en faisant de notre mieux du point de vue économique, social (éducatif ), et que dieu nous viens en aide, car ce pouvoir mafieux va certainement nous affamer tôt ou tard.

    HASSINA HAMMACHE
    16 novembre 2016 - 19 h 24 min

    « ….tous ensemble, en tant
    « ….tous ensemble, en tant qu’Algériens, faire face à ces crises et bâtir un pays fort», a plaidé Chafaâ Bouaïche. alors ma question tous ensemble avec ce gouvernement ou sans ce gouvernement? il faut rendre à César ce qu’appartient à César, dans ce gouvernement il y’a des compétences à l’exemple de NOURIA BENGHBRIT et HOUDA FERAOUN toutes les deux doctorantes et NOURIA BENGHBRIT si elle était militante du ffs elle aurait compris la position du ffs par rapport à l’Otan elle est anthropologue, elle étudie les filiations et les héritages en termes de pensées et de mode d’organisation.
    et ce n’est pas à la veille des élections qu’on découvre la fraude fiscale et des transferts illicites de devises à l’étranger alors qu’aujourd’hui il n y’a plus de transfert de devises car il n’y en a plus. Il fallait le dénoncer au moment opportun, pour les législatives prochaines, à Bejaia la majorité sera pour le FLN.

      MELLO
      17 novembre 2016 - 14 h 36 min

      En prenant la société en
      En prenant la société en otage entre deux violences, le pouvoir vise à:
      1. Empêcher tout débat démocratique
      2. Priver la population de son libre choix
      3. Désigner lui-même des « tuteurs » à la population, qu’il s’agisse de gestionnaires nommés par l’administration, ou de délégués imposés par la violence.
      Cette « gestion », qui génère une situation de non-droit, entraîne la dislocation du semblant d’Etat et la mise en place de réseaux mafieux. C’est très exactement ce qui a été mis en œuvre dans le reste du pays depuis plus d’une décennie.
      Encore faut-il, comme le FFS n’a cessé de le dire, faire prévaloir une solution politique globale, démocratique et négociée pour mettre fin à la tragédie qui dévore l’Algérie et ses enfants. Encore faut-il que la paix soit rétablie et que les institutions d’une transition démocratique soient mises en place à plusieurs.
      Cette stratégie a été pensée et orchestrée à partir des officines qui, depuis dix ans, ont permis au régime de durer en faisant de la guerre et de la confrontation le seul mode de gestion du pays. Je crois que les hommes et les femmes au pouvoir mettent les pieds dans quelque chose qu’ils ne maîtrisent pas tout à fait et qu’ils s’exposent précisément à devoir rendre des comptes au peuple algérien. Quant à votre Ministre de l’éducation, rien n’est encore probant dans « son programme » qui continue à œuvrer pour l’obscurantisme. Et puis , que peut faire une hirondelle dans un pays de faucons.

    Wallace
    16 novembre 2016 - 17 h 58 min

    Enfin un discours sérieux !

    Enfin un discours sérieux !
    Ça change des cireurs de pompes !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.