Quelque chose a changé

Par Kamel Moulfi Pour la première fois depuis très longtemps, la discussion sur un projet de loi de finances à l’Assemblée populaire nationale (APN) résonne fort de termes qui se rapportent à la fiscalité et, en particulier, du plus significatif d’entre eux : taxes, au pluriel. Est-ce le signe que l’Algérie est en train de changer ?

La baisse drastique des recettes extérieures tirées de la vente des hydrocarbures et la conviction bien établie maintenant chez les décideurs qu’il n’y a rien de plus hasardeux que de continuer à compter sur la manne pétrolière pour répondre aux besoins du pays, ont fait disparaître, comme par une baguette magique, le discours d’autosatisfaction bâti sur une aisance financière qui s’est révélée finalement aléatoire. Pour l’heure, la préoccupation pressante au niveau du gouvernement a trait aux dépenses locales ; celles des communes.

Au cours de la rencontre gouvernement-walis qui s’est tenue samedi et dimanche à Alger, l’atelier-vedette a été celui portant sur la réforme des finances et de la fiscalité locales. La solution miracle trouvée est dans les taxes à appliquer avec rigueur, pour celles qui existent déjà, ou celles à créer pour générer de nouvelles rentrées financières. Incidemment, on se rend compte que beaucoup de «promoteurs» d’activités locales, par exemple l’exploitation des salles des fêtes, ne payaient rien à la commune où elles sont installées, ou très peu, en contrepartie d’une situation de rente qui permettait un enrichissement très rapide.

Mais l’argent suffit-il à améliorer la gestion locale et en particulier les performances des services publics de base ? Sans doute, pas, comme le prouve l’expérience. Il faut plus, autrement dit, investir dans les capacités en ressources humaines, avoir des élus intègres et issus des élites locales, suffisamment instruits et formés à la gestion moderne transparente, faire participer effectivement la population à cette gestion locale en dehors du clientélisme démobilisateur, et, surtout, donner toute son importance à la fonction de contrôle qui doit être prémunie contre la corruption.

K. M.

Comment (9)

    anonyme
    17 novembre 2016 - 20 h 18 min

    Après la faillite de l’ETAT
    Il fallait trouver l’argent dans les poches des pauvres citoyens

    Erdt
    16 novembre 2016 - 19 h 57 min

    La douleur a atteint l’os,le
    La douleur a atteint l’os,le gouvernement se réveille enfin face au mur. Sellal a tenu un discours qu’il aurait dû tenir y’a au moins 5 ans!! Mais bon,vaut mieux tard que jamais? Prions que c’est pas trop tard. On sent le changement,c obligés la mort dans l’âme qu’ils le font mais ils le fonts . Même les émissions de la chaîne de la haine ennahar a changé de ton et se met a inviter des députés qui critiquent nos députés leveurs de bras cassés!! Pourquoi avoir perdu tout ce temps M Sellal??? On vous avait prévenus,vous nous avez indultés!!

    brobro
    16 novembre 2016 - 19 h 43 min

    le pouvoir en place demande
    le pouvoir en place demande aux uns et au autres ( maires, chefs d’entreprises, capitaines d’industries…)de céer de la richesse pour renflouer les caisses de l’etat via la fiscalité. quoi de plus normal ? me diriez-vous.quand on crée de la richesse on detient forcement du pouvoir, cela les régents de la cité ne veulent pas en entendre parler.(rabrab en sait quelque chose). payer les impots est acte citoyen, alors, qu’on nous accorde ce statut de citoyen!!!. la politique de l’oucasse ne marche plus.

      Kichi Duoduma
      16 novembre 2016 - 20 h 23 min

      @ brobro: Normalement, tu
      @ brobro: Normalement, tu aurais raison, mais le problèmeest que jusqu’ici le pouvoir a tout fait pour décourager et empêcher les algériens de créer de la richesse. Dans les pays développés, le gouvernement a besoin des impôts de la population et des entreprises pour se financer, donc l’état a intérêt à ce que la richesse soit produite. Mais en Algérie, l’état n’a pas besoin des impôts puisqu’il a le pétrole. Il voit la population comme un obstacle à sa jouissance de la rente, juste des bouches à nourrir, et les entreprises sont des ennemies en puissance car plus elles se développent et plus elles ont besoin de liberté pour elles et pour leurs employés. Or la liberté est ce que ce pouvoir a le plus en horreur car elle risque de le renverser en moins de temps qu’il n’en faut à un oiseau pour s’accoupler.

    Anonymous
    16 novembre 2016 - 18 h 49 min

    On pourra dire tout ce qu’on
    On pourra dire tout ce qu’on voudra, mais il n’y a rien de plus efficace qu’une FISCALITE FONDEE SUR LE TRAVAIL PRODUCTIF pour remplir les caisses d’un Etat. La grande chance de notre pays fut qu’au lendemain de l’indépendance, des cadres algériens patriotes avaient cru profondément à cette valeur et c’est pourquoi ils décidèrent en toute liberté de se porter volontaires pour sauver leur cher pays du chaos qui allait immanquablement survenir à cause d’un Etat exsangue et de surcroît en proie à des guerres fratricides. C’est ainsi qu’ils entreprirent vaillamment la réalisation d’un important oléoduc dont personne ne pourra nier la portée éminemment stratégique et qui permit à l’Etat algérien de renflouer ses caisses. Mais hélas, ils ne s’attendaient pas à ce que des voyous assoiffés d’argent facile s’emparent du pouvoir pour confisquer une bonne part de la rente pétrolière à leur profit personnel et sans avoir à mouiller leur chemise…….

      Anonymous
      16 novembre 2016 - 20 h 26 min

      Faut d’abord construite cet
      Faut d’abord construite cet ETAT ou la justice, le mérite et la loi règnent et ou les voleurs sont pendus haut et court avant de te la jouer grand fiscaliste.

    lhadi
    16 novembre 2016 - 13 h 52 min

    le réel c’est les idées

    Ma tache est de dire autant qu’il est possible la vérité à qui veut l‘entendre… et à qui ne veut pas l’entendre.

    L’Algérien aime la vérité ou du moins il devrait l’aimait, ne serait ce que par ce qu’elle se confond avec l’utilité bien comprise. Il y a une efficace de la vérité.

    Ceux qui ne veulent pas la vérité sont ceux qui sont éblouis par l’envie de commander, que cette envie s’alimente elle même et veut être sans entrave. Ils n’aiment pas la vérité par ce qu’elle est contraire à leurs visées particulières.

    Les lumières sont un impératif politique pour faire évoluer la société dans le bon sens.

    fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Erracham
    16 novembre 2016 - 13 h 09 min

    Un trésor est caché…..
    Tout le monde sait que des sommes faramineuses circulent ouvertement dans la sphère informelle, mais rien n’est fait pour les capter. Dans le passé, on a promulgué des lois notamment sur l’obligation de factures, d’étiquetage , etc pour rendre les transactions transparentes. Les trabendistes n’en ont eu cure. Le ministère du commerce, promoteur de ces lois, ne s’est jamais soucié de les appliquer. Mieux encore, avec force publicité, on a pondu des lois pour imposer de nouvelles formes de paiement ( chèques, traites commerciales, virements) pour bancariser notre économie. Résultat: on achète tout cash,( voitures, appareils ménagers, appartements et même villas). De nombreux pays on connu le marché noir après la 2ème Guerre Mondiale. Cette économie souterraine a été éliminée en un tour de main. When there is a will, there is a way! (quand on veut, on peut). Y a-t-il volonté de metter fin à cette situation? J’en doute!

    Kichi Duoduma
    16 novembre 2016 - 12 h 08 min

    Pendant plus de 50 ans, le
    Pendant plus de 50 ans, le pouvoir algérien a été comme un père sévère et violent qui a interdit à sa famille de travailler. Grâce à une petite pension, il pouvait tant bien que mal assurer la survie de ses enfants. Pas leur prospérité mais leur survie dans de mauvaises conditions. Tout d’un coup, sa pension a été coupée en deux. Pris de panique, il demande à ses enfants de contribuer aux frais de la famille. Ils lui répondent : « Tu nous as toujours interdit de travailler, alors les seuls miérables sous que nous possédons sont ceux que tu nous as donnés toi-même comme argent de poche, et maintenant tu veux les reprendre ? Tout d’abord, il ne nous en reste pratiquement rien ! Nous l’avons déjà dépensé ! »
    Le pouvoir a bloqué toute économie productive parce que ses poches étaient remplies par la rente des hydrocarbures. Tout est basé sur elle, tout provient de cette rente en dernière analyse. D’où les mairies pourraient-elles soutirer à quiconque de l’argent dont l’origine ne provienne en dernière analyse de la rente pétrolière ? Si la valeur ajoutée n’existe pas, ou existe à peine en dehors des hydrocarbures, comment les mairies ou les wilayas pourraient-elles arracher des taxes à une population qui ne produit pas de richesses, parce qu’on le lui a toujours interdit ? Comment les gens pourraient-ils payer des impôts pour remplir le trou causé par la chute du pétrole alors que tout ce qu’ils possèdent leur provient de ce trou même ?

Les commentaires sont fermés.