L’ONU condamne le Maroc pour torture contre un détenu sahraoui

Le militant sahraoui Ennaâma Asfari. D. R.

Le traitement qu’ont réservé les autorités marocaines au prisonnier sahraoui Ennaâma Asfari lors de son arrestation, de son interrogatoire au commissariat, puis à la gendarmerie de Laâyoune, constituent des faits de torture en raison de leur gravité, a indiqué le Comité des Nations unies contre la torture, appelant à l’indemnisation équitable du prisonnier par le Maroc.

Conformément au paragraphe 4 de l’article 22 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le Comité des Nations unies contre la torture affirme que les déclarations du plaignant (Ennaâma Asfari), selon lesquelles les sévices physiques qu’il a subis lors de son arrestation, de son interrogatoire au commissariat, puis à la gendarmerie de Laâyoune, ainsi que le traitement subi pendant son transfert en avion afin de lui extorquer des aveux constituent des actes de torture en raison de leur gravité, affirme le Comité dans sa décision datée du 12 décembre .

Le Comité note que «lors  de ses audiences du 12 novembre 2010, 12 janvier et 12 août 2011, Asfari s’est plaint du traitement subi, mais le juge d’instruction n’a pas tenu compte de ses informations et de ses blessures et n’a pas sollicité la réalisation d’une  expertise médicale».

Le Comité indique en outre que «les dires du plaignant selon lesquels ces violences, ayant entraîné chez lui des souffrances aiguës durant plusieurs mois, constituent une violation de l’article 1 de la Convention».

L’instance onusienne rappelle sa jurisprudence qui stipule que toute personne privée de liberté doit bénéficier d’une assistance juridique et médicale prompte et indépendante, et doit pouvoir prendre contact avec sa famille afin de prévenir la torture.

Tenant en compte que, selon Asfari, n’a eu droit à aucune de ces garanties et en l’absence de réponses convaincantes de l’Etat partie (Maroc), le  Comité «considère que les sévices physiques et blessures subis par le plaignant pendant son arrestation, interrogation et détention constituent, tels que présentés, des actes de torture au sens de l’article 1 de la Convention», a-t-on relevé.

Le Comité prend note «les plaintes de la victime faisant état des signes visibles des traces de coups et de sang sur le visage devant le juge d’instruction militaire le 12 novembre 2010, qui n’a pas consigné ces faits dans le procès-verbal, que l’auteur a ensuite expressément dénoncé les tortures subies devant le juge d’instruction le 12  janvier et le 12 août 2011, que ces mêmes allégations ont été soulevées devant le tribunal militaire en présence du procureur et qu’à aucun moment le procureur n’a diligenté une enquête», argumente la Comité.

Le Comité relève, par ailleurs, qu’aucun examen médical n’a été  requis par le juge d’instruction militaire  alors que Asfari présentait manifestement des traces de violence physique  et  qu’aucune enquête n’a été menée à ce sujet.

Le  Comité relève aussi que e Maroc «a rès largement dépassé les délais raisonnables pour rendre justice dans le cas du requérant : près de 6  ans se sont écoulés depuis les faits et la  présentation des premières allégations de torture, et aucune enquête n’a été ouverte. La cassation n’a rien changé à cette situation et le requérant est toujours détenu  sur le  seul  fondement  de  ses aveux signés sous la contrainte».

Le Comité relève que «le requérant a fait l’objet de menaces, suite à la plainte par le ministère de l’Intérieur marocain, et que son avocat a été arrêté et déporté du Maroc en mars 2016, alors qu’il venait représenter son client dans le cadre des procédures en  lien avec  la  dénonciation des  actes de torture qu’il  aurait subis».

Le Maroc  «n’a  apporté  aucune information  susceptible de  réfuter  cette  partie  de  la communication», le  Comité  conclut  que les  faits  de  l’espèce  constituent  également  une violation de l’article13 de la Convention.

Le  Comité  rappelle  que  la  réparation  doit  impérativement  couvrir l’ensemble  des dommages subis et englobe la cessation, l’indemnisation, ainsi que des mesures propres à garantir  la  non-répétition  des  violations, en tenant  toujours  compte  des  circonstances  de chaque affaire.

Naâma Asfari, détenu au Maroc depuis 2010 où il purge une peine de 30 ans de prison, a été arrêté avec 22 autres militants pour l’indépendance du Sahara Occidental.

R. I. 

Comment (4)

    Vive la RASD!
    17 décembre 2016 - 20 h 04 min

    sincère solidarité avec ce
    sincère solidarité avec ce détenu qu’Allah le protège et l’aide dans cette épreuve face aux rats marochiens! vive le polisario vive la RASD à bas le glaoui et son État voyou!

    Mohamed El Maadi
    17 décembre 2016 - 11 h 26 min

    Le Maroc est un centre de
    Le Maroc est un centre de torture a ciel ouvert.
    On n’y torture tout le monde marocains , algeriens, africains et sahraoui mais jamais un occidental.
    Pour vous dire celui qui veut manger du poisson c’est a la benne a ordure comme chatiment supreme.C’est que dans ce pays on ne touche pas a la nourriture du Roi .

    HANNIBAL
    17 décembre 2016 - 0 h 08 min

    Les choses bougent et de
    Les choses bougent et de france la ville d’Ivry le soutient ; et ce procès bidon va etre caduc
    le makhnez panique bousculé a Guerguerat , et Guelta zemour reste un forcing des Saharaouis et momo est détroné patience la liberté n’est pas loin !!!

    Thidhet
    16 décembre 2016 - 20 h 12 min

    Un jour, tu sortiras de
    Un jour, tu sortiras de prison et tu participera à la construction de ton pays. Tiens bon et bon courage.

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