«La main dans le sac»
Par Kamel Moulfi – Les nostalgiques de la France coloniale persistent à ne pas admettre qu’avec l’Algérie «la guerre est finie» et que notre pays a été libéré du colonialisme. Des spécimens de ce type de résidus de l’histoire, il en subsiste de l’autre côté de la Méditerranée, et dans la chaîne de télévision France 24, ils sont piteusement représentés. Il n’y a qu’à voir comment une journaliste de cette chaîne a cherché à atténuer – car il est impossible de l’effacer – un des nombreux crimes contre l’humanité dont seuls ont été capables les colonialistes français qui ont atteint, en Algérie et ailleurs, des sommets dans la barbarie jamais égalés depuis.
Cette journaliste a été prise «la main dans le sac» par l’historien Ali-Farid Belkadi qui a dénoncé, à propos de l’affaire des ossements d’Algériens détenus à Paris, sa manipulation des faits. «La journaliste stagiaire d’origine algérienne ainsi que le cameraman ont édulcoré mes propos. Ils ont eu accès à ma documentation, à mes photos, sans lesquels le reportage aurait été sans intérêt. Ils n’ont gardé que quelques minutes de mon intervention lors du montage. Michel Guiraud (directeur des collections au Muséum de Paris) avait catégoriquement refusé de laisser France 24 filmer les ossements. Qu’à cela ne tienne ! Je leur ai fourni les documents photographiques en ma possession.»
Ali-Farid Belkadi a trouvé bizarre quand «la journaliste a insisté pour intégrer les soldats «indigènes» morts pour la France dans son reportage», et il explique que c’est «certainement pour minimiser la portée de la revendication du côté algérien, cela aurait faussé la portée du reportage et du combat de nos résistants au nom de la liberté». «J’ai refusé, poursuit-il, de leur livrer les documents de la base de données du Muséum de Paris en ma possession.» Au lieu de dévoiler plus encore les crimes colonialistes et même de les condamner, comme l’ont fait et continuent de le faire courageusement nombre de Français, dont des intellectuels, la journaliste algérienne de France 24 pratique, au contraire, des entorses à la déontologie de son métier pour défendre l’indéfendable. Sa basse manœuvre a été mise à nu par l’historien algérien. C’est heureux pour la vérité. L’interview est à lire.
K. M.
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