Election ou rentrée parlementaire ?

Par R. Mahmoudi – A moins de trois mois des élections législatives, les partis politiques commencent à aiguiser leurs armes pour affronter une des échéances les plus redoutées depuis la proclamation du multipartisme en Algérie. En plus de leur fragilité et de leur frivolité, la plupart des partis en lice, FLN en tête, ne semblent pas pour autant préoccupés par tous les enjeux que cela représente pour l’avenir immédiat du pays.

Tous leurs efforts sont concentrés sur les aspects organiques, au point qu’une simple opération de collecte de candidatures devient un grand show politique présenté comme une preuve de transparence. Les partis de l’opposition, qui à un moment donné avaient mis sur pied une plateforme de transition, sont eux aussi englués dans le même processus et ne demandent pas plus qu’un traitement équitable par l’administration locale sur telle ou telle procédure et se battent aujourd’hui pour obtenir des formulaires de candidature.

Plus opportunistes que tous, les islamistes se proposent d’aider le gouvernement même dans ses actions diplomatiques à l’échelle régionale. Ils sont prêts à tous les sacrifices et à camper momentanément tous les rôles possibles pour accéder au pouvoir. Eux, ils n’ont pas besoin d’expliquer les enjeux de cette élection ; ils en font partie.

De son côté, le gouvernement appréhende cette échéance sous le prisme purement bureaucratique, comme s’il s’agissait d’une simple rentrée parlementaire pour laquelle il mobilise tout son encadrement et ses démembrements. Pas de débats, pas d’interventions du Premier ministre et du reste des membres de son gouvernement pour sensibiliser les citoyens, pour expliquer l’extrême sensibilité de ce rendez-vous électoral. Mais, lorsqu’on sait que même la question de la participation des ministres à ces élections n’est pas encore tranchée, on comprend mieux l’apathie qui gagne l’Exécutif depuis quelque temps. A moins que, en haut lieu, on n’hésite encore entre le maintien d’une équipe qui a survécu à des bourrasques et la désignation d’un cabinet plus en phase avec les nouvelles attentes.

R. M.

Comment (3)

    mouatène
    13 février 2017 - 17 h 09 min

    si el hadi etghacheche
    ya si el hadi doucement. à force d’aller vite vous accusez tout le monde et de temps à autre on dirait que vous le glorifiez. relisez bien votre commentaire et vous allez vous en apércevoir. enfin c’est ce que j’ai compris. maintenant l’une des deux ou c’est moi qui a pris un joint par inattention ou c’est vous. au fait, ou vivez vous ? pas en algérie, non ? excusez moi si je vous déçois. n’empèche vous avez été applaudi par un compatriote et je respectes son avis.

    GHEDIA Aziz
    8 février 2017 - 14 h 00 min

    HSfSNtX2GM
    lhadi a frappé fort cette fois-ci. En effet son commentaire (qui aurait dû être de trois ou quatre ligne) est plus long que l’article. Il est évident qu’il en avait ras-le-bol et qu’il n’attendait qu’une occasion pareille pour vider son sac. Et on le comprend. Oui, en Algérie, il y a mille et un problèmes. Mais, le seul truc qui fait courir actuellement les partis politiques et même ceux qui sont à la tête de ministères et autres institutions politiques, ce sont les élections législatives qui se profilent à l’horizon. Tout ce monde-là est mû par des intérêts sordidement mercantiles et non par l’intérêt général. C’est vraiment navrant. Mais bon…

    lhadi
    8 février 2017 - 11 h 11 min

    la croisée des chemins
    Je ne suis pas le seul à le dire. L’Algérie est en crise. En 1999, les nouveaux dirigeants prétendaient vouloir moderniser l’Algérie et la mettre à l’heure du progrès. Ils promettaient une belle arrivée. Au jour d’aujourd’hui, les résultats sont là: aucun des grands problèmes nationaux dans la vie économique, sociale et morale du pays n’a trouvé de solution. L’économie du pays souffre de distorsions graves, de gaspillages énormes et, dans certains secteurs, d’un véritable retard industriel. D’immenses potentialités matérielles et humaines sont laissées en friche.

    Tandis que les monopoles géants accumulent des profits fabuleux, grand patronat et pouvoir ne cessent de demander aux travailleurs, à l’immense majorité de la population de consentir des sacrifices. Le chômage s’amplifie, frappant particulièrement les millions de jeunes.

    Des millions de familles – notamment les personnes âgées qui de leurs mains aujourd’hui usées ont contribué à faire la richesse de notre pays, reçoivent de l’Etat, au soir de leur vie, une véritable aumône – vivent dans le dénuement, dans la gêne, parfois dans la misère. Jour après jour, les problèmes qui se posent à elles se multiplient et deviennent des casse-tête angoissants, parfois de véritables drames. Des millions d’algériens voient leurs revenus rongés par une inflation galopante et par une fiscalité injuste et écrasante. Alors pour joindre les deux bouts, les familles sont contraintes aux sacrifices permanents, aux privations dans tous les domaines, y compris les plus vitaux. On se restreint sur la nourriture. On ruse avec la faim Le petit paysan est chassé de sa terre, l’ingénieur écarté des responsabilités, l’artisan et le commerçant écrasé par les impôts et par les exigences bureaucratiques.

    La construction de logements sociaux ne suffit pas aux besoins. Les loyers, poursuivent une progression accélérée. Des centaines de milliers de familles vivent dans des logements surpeuplés ou inconfortables et ne peuvent même pas formuler une demande en raison de leurs revenus trop modestes.

    Il y a encore le problème de l’éducation des enfants. Les locaux, les enseignants manquent. Des milliers de jeunes quittent l’école sans qualification professionnelle et doivent courir pour tenter de trouver un travail

    Sur le plan politique, la concentration des pouvoirs dans les mains d’une petite minorité se fait lourdement sentir. Le grignotage des libertés publiques et des droits du citoyen se poursuit insidieusement, mais obstinément.

    Le fonctionnement des institutions a pris un tour de plus en plus autoritaire. Le Parlement est devenu une simple chambre d’enregistrement des décisions ministérielles. Les collectivités locales sont tenues en bride et privées des ressources nécessaires à leur activité normale

    Si la participation et la concertation sont souvent invoquées dans les discours officiels, les ouvriers, tous les travailleurs manuels et intellectuels, l’ensemble de notre peuple est en fait privé de la possibilité de participer à la direction et à la gestion des affaires publiques, que se soit à l’échelle nationale, à l’échelon local ou dans les entreprises.

    Pour masquer ses objectifs égoïstes de classe et en favoriser la réalisation, l’oligarchie de fait appelle à l’effort national, à la solidarité national, mais elle traite en mineurs politiques les créateurs de tous les bien matériels et spirituels.

    Il est significatif que les panégyristes du système éprouvent le besoin de le défendre contre l' »accusation qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l’Algérie. Mais, c’est vrai, il y a quelque chose de pourri dans ce régime. Des scandales financiers retentissants éclaboussent des députés, des ministres, des chefs de Parti etc. La classe dominante étale sa corruption. La république pure et dure annoncée naguère est en vérité une mare à grenouilles où l’on fait bon marché de l’honneur du pays.

    Dans cette société sans âme, soumise à la seule loi de l’argent, la diffusion de la drogue prend des proportions préoccupantes, la délinquance ne cesse d’augmenter. Ceux qui dirigent le pays s’en prennent aux jeunes, dont un petit nombre se laisse parfois démoraliser par l’absurdité de la vie qui leur est faite. Mais qui désespère ces jeunes, qui engendre en fin de compte de tels fléaux ? C’est le régime des monopoles, incapables d’offrir à la jeunesse une vue d’avenir, un objectif exaltant.

    En résumé, Cette société et une société injuste et absurde, qui voit s’accumuler à un pole les profits insolents de quelques-uns et à l’autre pole les difficultés les plus diverses pour la grande masse des Algériens.nous sommes devant une crise profonde de la société algérienne.

    Quelle est donc la cause fondamentale de la crise grave qui atteint notre pays ?

    Il ne s’agit pas de la crise d’on ne sait quelle civilisation industrielle, il ne s’agit pas d’une crise passagère, provoquée par l’incapacité de quelques ministres, par la conjoncture extérieure et encore moins par la prétendue versatilité attribué au peuple algérien. Il s’agit de la crise d’un système, d’un type d’organisation de l’économie et de la société.

    Au jour d’aujourd’hui, nous sommes dans une période de crise généralisée, c’est-à-dire une période où s’affirment les symptômes que la situation ne peut plus continuer comme auparavant, rester ce qu’elle était auparavant ou le redevenir. C’est la période où les problèmes d’un système se sont développés au point qu’ils doivent trouer une nouvelle réponse.

    En d’autres termes, l’Algérie est à la croisée des chemins.

    Cette situation trouve son reflet dans le sentiment, désormais exprimé par des algériens de plus en plus nombreux, qu’il faut faire des choix importants, que l’amélioration de leur vie quotidienne, l’avenir de leurs enfants et l’intérêt de la nation appellent, non plus seulement des choix partiels, liés à leurs préoccupations professionnelles, locales, catégorielles, mais un choix politique d’ensemble.

    Une idée-force fait de plus en plus son chemin : La solution des problèmes soulevés par le développement des forces productives, la satisfaction des besoins que ce développement fait apparaitre, exigent une transformation profonde des structures économiques et politiques du pays. Cette évolution s’inscrit dans l’évolution qui caractérise plus généralement le monde entier. Fraternellement lhadi ([email protected])

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