Djinns à Relizane

Par Kamel Moulfi – On peut deviner quelles chaînes de télévision regardent les employées de cet atelier à Relizane, qui ont refusé de se faire soigner après un évanouissement, car convaincues que c’est une affaire de djinn. Elles étaient convaincues que leur mal devait être traité non pas par la médecine «normale», mais par la méthode de l’exorcisme que pratique notamment un certain Belahmar, pur produit d’Echourouk, et qui est, comme par hasard, justement de Relizane.

On le constate, l’indigence mentale que certaines chaînes de télévision privées cultivent chez les pauvres gens produit des dégâts insoupçonnés au sein de la société, dont des pans entiers ne se sont pas encore libérés du conservatisme. Qui parmi les témoins de l’époque a oublié la grande supercherie opérée le 5 juin 1990 par le FIS dissous, dont les «techniciens» ont inscrit au laser dans le ciel «Allah Akbar» (Dieu est Grand) lors d’un meeting électoral devant une foule subjuguée qui n’était pas composée que d’ignorants.

Ce comportement social rétrograde, perçu comme anormal et inimaginable par les «modernistes», avait été alors comptabilisé parmi les nombreux résultats d’un système éducatif longtemps dominé par les islamo-conservateurs. En février 2017, les mêmes symptômes de l’ineptie et du crétinisme se manifestent à Relizane, produits cette fois par des médias lourds d’un genre nouveau.

D’autres indices plus ou moins visibles montrent l’arriération qui mine la société et qui est entretenue par les «prédicateurs» employés par des chaînes de télévision privées. Accoutrement vestimentaire et langage populaire au service d’une rhétorique religieuse agrémentée d’ingrédients tirés de la vie quotidienne locale pour renforcer l’impression de proximité chez les téléspectateurs, leur permettent de bâtir très vite une notoriété qui dépasse de loin celle des imams des mosquées. Cela peut paraître surprenant, mais le charlatanisme répandu par ces médias est relayé par des appuis très actifs dans le système éducatif lui-même, alors que ce dernier, qui diffuse en principe la science et le modernisme, est censé le combattre.

Il faut enfin espérer qu’une enquête sérieuse détermine ce qui a provoqué les cas d’évanouissement de femmes travailleuses dans cette usine de textiles de Relizane.

K. M.

Comment (6)

    moskosdz
    17 février 2017 - 21 h 00 min

    Gare à l’inculture
    Pour mieux dominer un peuple,le sionisme tente de l’abrutir par n’importe quel moyen,l’on se demande pourquoi ce djin n’existe t-il pas en Israël,Norvège,Danemark,USA,Allemagne,alors qu’il fait des ravages en Algérie,Maroc,Somalie,Afghanistan etc…..

    Rabah
    14 février 2017 - 12 h 08 min

    Djinns à Relizane
    La sorcellerie est florissante au Bled. C’est un sujet tabou fonctionnant comme les services secrets. Il faut separer entre les charlatans qui cause du mal (la magie ne peut causer que du mal d’après le coran) et ceux des raki qui pratiquent la Rokia, qui eux soulagent les victimes de la sorcellerie qui est un crime. Notre système juridique doit prendre en consideration cet aspect specifique du pays et non pas le nier en s’orientant au cadre juridique de l’ancien colonisateur, qui lui n’a pas ce problème de sorcellerie.
    Il faut d’abord dénicher tout les sorciers, les car faisant du mal, ils se tiennent à l’ombre, les observer et les sanctionner en cas d’activité et recenser ceux pratiquant la Rokia et les assermenter, pour qu’ils ne fassent que du bien. Il ne faut pas oublier, que beaucoup de gens souffrent de sorcellerie, allant jusqu’à l’homicide volontaire par procuration. Mes parents ont été tués par sorcellerie par jalousie et la liste d’exemples est longue.

    Aicha Benguendouze
    14 février 2017 - 0 h 58 min

    Les Djinns ches les algeriens
    L Exorcisme et les Djinns algériens…La population établie entre Miliana et Mostaganem a été toujours même avant l occupation coloniale française tenue a l écart du développement socio économique de l Algérie. La prolifération des imams et mosquées dans la campagne surtout des zaouias de la régions se sont données a cœur joie le bourrage de cranes de la population. Il s agit de se promener en auto a travers ces paysages et les rues et ruelles des villes, régions surtout agricoles depuis des siècles pour se sentir encore dans les années 40 et 50. Depuis l indépendance en 1962 tout le développement du pays s est concentre surtout sur Alger et ses environs en négligeant les régions surtout a vocation agricole. La croissance démographique avec plus d un million de naissances par année en Algérie, le gouvernement a et aura pendant très longtemps , de tres grandes difficultés a satisfaire les besoins de base de sa population. Le seul espoir de se sortir de la misère pour les plus démunis dans ces région les posse a s accrocher a la religion…Inchallah et le mektoub…Tout cela avec le manque de compétences réelles du corps médical qui n a pas fait ses preuves encore aux yeux de la population. Cette partie de la population la plus démunie, devient automatiquement le fief de la manipulation des extrémistes religieux. qui prônent au retour aux sources du Coran.

    anonyme
    13 février 2017 - 22 h 20 min

    colorants toxiques?
    il y a de nombreux cas de retraits de vêtements par certaines marques (exemple Zara, h&m, etc.) suite à l’usage de produits toxiques notamment les colorants, peut-être qu’elles manipulent des colorants toxiques auquel cas il faut agir vite pour la santé des employés!

    Anonymous
    13 février 2017 - 10 h 29 min

    Et par un heureux hasard ces
    Et par un heureux hasard ces « chaînes de télévision privées » passent leur temps à jeter des fleurs au pouvoir en place qui en retour les sponsorisent et leur donne des tonnes de pubs. la boucle est bouclée, et les histoires de Belahmar et de Zaibat s’intègrent alors facilement dans la logique de ce puzzle.

    Anonymous
    12 février 2017 - 11 h 49 min

    c’est grace aux jnoun que la
    c’est grace aux jnoun que la science a fait des progrés….. 🙂

Les commentaires sont fermés.