Daech à nos portes
Par R. Mahmoudi – Vendredi, l’organisation terroriste Daech a revendiqué, à travers son agence de propagande, deux attentats qui ont eu lieu successivement à Saint-Pétersbourg et au Caire. C’est la preuve par le sang que cette nébuleuse est loin d’être vaincue, comme essaient de le faire croire depuis quelques semaines les dirigeants de certaines grandes puissances qui n’ont pas manqué d’air pour s’adjuger la chute de Daech en Irak et en Syrie. Mieux, les terroristes surprennent à chaque fois par une capacité de nuisance qui astreint tous les pays du monde, sans exception, à maintenir l’état d’alerte à un niveau toujours plus élevé, même si certains pays croient être plus exposés que d’autres.
Le plus grand danger pour les pays arabes est que ces incursions, de plus en plus fréquentes et de plus en plus faciles, de Daech viennent se greffer à des situations internes très complexes, comme c’est le cas en Egypte ou en Libye, deux pays voisins qui forment le prolongement géographique du Grand Maghreb.
Avec le spectre des menaces déjà assez pesant venant du Sud, l’Algérie risque ainsi de se trouver cernée de partout par le péril terroriste. Chose qui obligera l’armée à redoubler d’effort et à rester sur le qui-vive pour une durée indéterminée.
Malgré cette dangereuse progression de Daech à l’est de l’Afrique du Nord, où cette organisation compte s’implanter durablement, rien ne se fait vraiment au niveau de la communauté internationale pour essayer d’endiguer ce déferlement. Rien n’est fait par exemple pour amener les pays du Golfe à cesser leurs ingérences en Libye et à aider les protagonistes libyens à instaurer un Etat unifié et viable, capable de faire face aux groupes armés. Les Français ont de l’ascendant sur leurs amis du Golfe mais ne le font pas ou en sont incapables. Au contraire, ces pétromonarchies sont non seulement décidées à imposer leurs choix et leurs hommes, quelque en soit le prix, mais veulent, aujourd’hui, s’en prendre à un autre pays voisin, la Tunisie, qu’elles cherchent apparemment à isoler ou, tout au moins, à déstabiliser.
R. M.
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