L’ONU appelée à poursuivre la décolonisation de la RASD
Le secrétariat national du Front Polisario a exprimé sa préoccupation quant à l’«inertie» du Conseil de sécurité de l’ONU face à «la violation par Rabat» de la légalité internationale, appelant le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à poursuivre le processus de décolonisation au Sahara Occidental. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la 4e réunion du secrétariat national du Front Polisario tenue lundi sous la présidence de brahim Ghali, président sahraoui et SG du Front Polisario, le Front Polisario s’est dit préoccupé par «l’inertie du Conseil de sécurité face aux violations marocaines répétées de la légalité internationale».
Il a cité dans ce sens les entraves au processus d’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, l’arrêt du processus de négociations, le rejet de tout contrôle des droits de l’Homme et l’expulsion de la composante administrative et politique de la Minurso, outre la violation du cessez-le-feu dans la région d’El Guergarate. Le secrétariat général du Front Polisario a imputé au Maroc la responsabilité de cette situation et ses retombées, adressant «un appel pressant» au Secrétaire général de l’ONU pour poursuivre le processus de décolonisation au Sahara Occidental.
Il a lancé en outre un appel «à l’Espagne pour jouer pleinement son rôle dans le parachèvement du processus de décolonisation dans le cadre de la légalité internationale», et ce, au regard de «sa responsabilité juridique, historique et morale à l’égard du peuple sahraoui». Le secrétariat national a également appelé la France «à contribuer positivement à un règlement juste et définitif, au lieu d’entraver les efforts de l’ONU et d’encourager le Maroc dans son intransigeance».
La partie sahraouie prête à négocier avec le Maroc en tant que deux membres de l’UA
Le Front Polisario a fait part de «la disponibilité de la partie sahraouie à poursuivre la coopération et ses actions avec l’ONU et la communauté internationale pour préserver les chances pacifiques possibles sur la base de la justice et la loi, faisant part de la disponibilité de la RASD à négocier avec son voisin en tant que membres de l’UA pour instaurer la paix dans le respect de leur intégrité territoriale, et en tournant la page de la guerre en faveur du progrès des peuples de la région, du continent et de la préservation de la sécurité et de la paix internationales».
«Le Maroc est appelé à mettre un terme à l’occupation des territoires de la RASD, conformément à l’Acte constitutif de l’UA», a rappelé le secrétariat national du Front Polisario. Il s’agit, entre autres, de se conformer à l’article 4 qui astreint tous les pays membres à respecter les frontières établies à l’indépendance et reconnues au niveau international, notamment après l’adhésion du Maroc à l’UA, son renoncement à la condition qui l’a amené à se retirer en 1984 de l’Organisation de l’unité africaine (le Maroc avait conditionné son retour à l’OUA par le retrait de la RASD) et l’adoption de l’Acte constitutif de l’UA sans aucune réserve, a-t-il dit.
L’UA, qui prône l’affranchissement de l’Afrique de toute forme de colonialisme et de discrimination, «ne se laissera pas duper par les intentions malveillantes de l’occupant marocain et ses pratiques visant à se soustraire à ses engagements et à semer la division et la discorde au sein de l’organisation continentale», a ajouté le communiqué.
Les donateurs appelés à tenir compte de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis
Le secrétariat national du Front Polisario a appelé les donateurs à tenir compte de la situation humanitaire des réfugiés sahraouis et de leurs besoins croissants en matière d’alimentation et d’œuvres sociales. A cet effet, il a exprimé sa gratitude aux organisations internationales, gouvernements, parlements, forces politiques et sociétales pour leurs positions soutenant la lutte légitime du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance, à travers le processus de décolonisation de la dernière colonie d’Afrique.
Dans ce contexte, il a salué «la position courageuse du groupe de Gdeim Izik qui a plaidé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance devant le tribunal marocain arbitraire». Il a salué également «l’action militante continue dans les territoires occupés, au sud du Maroc et au niveau des universités dans le cadre de la lutte pacifique historique, ainsi que l’élan de solidarité avec le groupe de Gdeim Izik».
R. I.
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