Suites de l’affaire Bengana : Mohamed Djemaï dans le viseur d’Ould-Abbès
Le chef du groupe parlementaire FLN, Mohamed Djemaï, risque d’être sévèrement sanctionné par le secrétaire général du parti. La raison ? Le chef du groupe parlementaire figurait sur des photos prises avec Ferial Furon, arrière-petite-fille du bachagha Bengana dont le livre Si Bouaziz Bengana, le dernier roi des Ziban continue de susciter colère et polémique. Selon certaines sources, Ferial Furon aurait été reçue à l’Assemblée populaire nationale par des députés. Pour le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, se faire prendre en photo avec l’arrière-petite-fille du bachagha Bengana, qui s’est rallié en 1839 à la France coloniale et qui a joué un rôle important dans la colonisation, est inadmissible. «J’ai demandé à mon chef de cabinet de me ramener ces photos. S’il s’avère qu’elles sont authentiques, je vous convoquerai ici et vous ferai part des sanctions prises», a-t-il répondu à la question d’un journaliste sur la proximité constatée entre certains responsables au FLN et Ferial Furon.
Ould-Abbès a affirmé qu’au FLN on ne badine pas avec la mémoire. Cette «affaire» risque ainsi de faire des «dégâts» au sein du parti. Faisant face à un début de contestation de certaines listes électorales, le SG du FLN veut visiblement réaffirmer son autorité en s’attaquant à l’un des «ténors» du parti, l’homme d’affaires Mohamed Djemaï, qui est théoriquement concerné par l’interdiction de rempiler pour un troisième mandat, imposée par la direction actuelle afin, dit-il, de donner la chance à d’autres cadres militants et permettre une forme de rotation au sein des assemblées élues.
Jouant pleinement la carte de la transparence, Ould-Abbès, qui jouit d’un total soutien du président Bouteflika en sa qualité de président du FLN, ne tolère plus aucune interférence dans sa gestion du parti. D’ailleurs, cette prise en main des affaires du parti lui a valu des accusations de la part de Hocine Kheldoune, ex-responsable de la commission du parti. Ce dernier avait motivé sa démission, en janvier dernier, par «l’autoritarisme et l’unilatéralisme» de Djamel Ould-Abbès.
Sonia Baker
Comment (57)