Procès de Gdeim Izik : les craintes de l’Acat

Le pire est-il à craindre pour les prisonniers politiques sahraouis ? D. R.

Le nouveau procès des vingt-quatre militants sahraouis arrêtés dans le cadre du démantèlement du camp de Gdeim Izik en 2010 va reprendre le 13 mars. Noël Mamère, Jacqueline Fraysse, François Asensi et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) craignent qu’ils soient à nouveau condamnés à l’issue d’un simulacre de procès et enjoignent la France et l’Union européenne à rappeler au Maroc ses obligations en matière de droits de l’homme.

«Interruptions répétées de la part des magistrats et des avocats des parties civiles, refus d’enregistrer leurs mémoires de défense, cantonnement des accusés dans une cage en verre d’où ils ne peuvent entendre les débats, refus de prendre en compte les tortures subies par les militants sahraouis… après seulement quatre jours d’audience étalés entre décembre et janvier, les irrégularités constatées posent un sérieux doute sur l’équité du procès et l’impartialité des magistrats», avertit l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).

Les vingt-quatre militants avaient été condamnés à de lourdes peines pour leur participation présumée au meurtre de onze agents de sécurité marocains tués lors du démantèlement du camp de protestation sahraoui situé à Gdeim Izik. La cour de cassation marocaine ayant cassé leur condamnation pour manque de preuve, ils sont rejugés devant la cour d’appel de Rabat.

«L’enjeu du nouveau procès est de taille. Ce n’est pas seulement le procès des vingt-quatre accusés mais c’est aussi celui de l’occupation et de la torture. Pour la première fois, la question fondamentale de l’illégalité de l’occupation marocaine et de l’applicabilité du droit international humanitaire est portée devant un tribunal marocain», indique l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) dans un communiqué rendu public hier.

L’Acat signale, en outre, que les avocats de la défense ont à cœur de faire enfin entendre les allégations de torture portées par leurs clients depuis près de sept ans et d’obtenir ainsi la nullité de leurs aveux forcés, seul fondement de leur condamnation. Ils font face, ajoute la même source, à «une cour partiale et manifestement hostile à toute invocation du droit international des droits de l’Homme. Dans ce contexte, la vigilance d’observateurs internationaux est indispensable».

Khider Cherif

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