Nigeria : deux hauts responsables soupçonnés de malversations suspendus

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a suspendu, mercredi, deux hauts cadres de son administration, soupçonnés de malversations, selon un communiqué du porte-parole de la présidence, Femi Adesina.

Le président Buhari a «ordonné la suspension» du secrétaire général du gouvernement, David Babachir Lawal, et l’ouverture d’une enquête sur de possibles «attributions de contrats en violation de la loi et des procédures régulières», a indiqué le communiqué.  L’an dernier, le Sénat avait réclamé la démission du secrétaire général du gouvernement, l’accusant de complicité dans des détournements de fonds destinés à l’aide humanitaire dans le nord-est du pays, région ravagée par les violences du groupe extrémiste Boko Haram depuis huit ans. 

Selon un rapport d’une commission sénatoriale ad hoc, des contrats ont été attribués à des sociétés appartenant à des proches de hauts responsables gouvernementaux, notamment «Rholavision Engineering Limited», dirigée par Lawal, qui s’est vue attribuer un contrat de prestation de service dans l’Etat de Yobe. Parallèlement, le président Buhari a «ordonné une enquête approfondie» après la saisie, à la mi-avril dans un appartement de Lagos, de «plus de 40 millions d’euros en liquide» par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), dont l’Agence nationale du renseignement (NIA) a revendiqué la propriété. 

L’enquête devra notamment déterminer «les circonstances dans lesquelles la NIA est entrée en possession de cet argent», «comment et par qui ou quelle autorité les fonds ont été mis à sa disposition» et «s’il y a eu ou non violation de la loi», précise le communiqué présidentiel. 

Le directeur général de la NIA, Ayo Oke, a également été suspendu en attendant les conclusions de l’enquête. Un comité restreint, composé du ministre de la Justice, du conseiller du président pour la Sécurité nationale et dirigé par le vice-président, Yemi Osinbajo, est chargé de mener les deux enquêtes et de présenter un rapport au chef de l’Etat dans un délai de deux semaines. 

Le président Buhari, élu en 2015, a promis de débarrasser le Nigeria de la corruption endémique qui gangrène l’administration depuis des décennies.

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