La Tunisie, l’autre danger

Par Khider Cherif – Au Maghreb, il n’y a pas que la Libye qui suscite des inquiétudes. Au plan économique et social, la Tunisie est également au plus mal. Le pays de Beji Caïd Essebsi croule actuellement sous une dette de près de 27 milliards de dollars et enregistre des taux records de chômage et d’inflation. C’est là l’une des conséquences directes de la panne de son économie qui semble avoir oublié comment produire de la croissance. Durant les six derniers mois, l’industrie tunisienne n’a effleuré que très péniblement le 1% de croissance.

C’est évidemment trop peu pour redonner le sourire aux 11 millions de Tunisiens dont les espoirs demeurent suspendus à une hypothétique reprise d’un secteur touristique à genoux en raison d’une conjoncture politico-sécuritaire régionale des plus instables et surtout persistante. Les autorités tunisiennes paraissent impuissantes face à une situation aussi inquiétante que démoralisante. Leurs appels répétés en direction du FMI et de la Banque mondiale montrent que les solutions en interne sont quasi nulles. Mais pour donner l’illusion qu’il travaille et se triture les méninges, le président tunisien procède régulièrement à des remaniements de son exécutif.

En réalité, c’est plus une manière de gagner du temps qu’autre chose. Il n’a plus rien à leur donner et ne peut plus compter éternellement sur la générosité de pays comme l’Algérie qui ont pratiquement porté à bouts de bras la Tunisie depuis la Révolution du jasmin en 2011. Dans le fond, il sait que la Tunisie est asphyxiée et que son salut est dans un nouveau rééchelonnement de la lourde dette de son pays. Et cela, les Tunisiens commencent à très bien le comprendre.

C’est pourquoi, d’ailleurs, il ne passe pratiquement plus une semaine sans qu’il n’y ait des marches de protestation. Et plus le temps passe, plus la situation s’aggrave et plus les mouvements sociaux mobilisent. C’est clair, les Tunisiens, dont le pouvoir d’achat a chuté de plus de moitié depuis 2011, redoutent l’idée de devoir encore serrer davantage la ceinture. Si la Tunisie est abandonnée à son propre sort, elle risque à l’évidence de vivre une nouvelle révolution. A ce moment-là, elle ne sentira pas le parfum, mais aura plutôt le goût du pain. Car, depuis 2011, les inégalités se sont considérablement aggravées. Les ingrédients d’un mécontentement général sont, en tout cas, bien là.

K. C.

Comment (8)

    Anonymous
    24 avril 2017 - 21 h 32 min

    La Tunisie c’est l’espace, et
    La Tunisie c’est l’espace, et les lignes arrières stratégiques de l’Algérie
    L’Algérie doit aider la Tunisie, et les tunisiens sont un grand peuple civilisé, modéré, ouvert, et sage
    Aider (la Tunisie), c’est s’aider (l’Algérie)

    La vision stratégique du long terme doit etre la politique de conduite des algériens, envers leurs frères, et voisins
    Tunisien, mais aussi libyen

    algérien@mazigh
    22 avril 2017 - 8 h 38 min

    L’odeur du jasmin s’est
    L’odeur du jasmin s’est transformé avec le temps en odeur nauséabonde..

    Yeoman
    21 avril 2017 - 20 h 42 min

    Le vrai danger
    Le vrai danger vient du Maroc, pays dont l’état est dans une situation de déliquescence avancée. Dans cinq ans, tout au plus, vous verrez déferler sur notre territoire des dizaines, voire des centaines de milliers de réfugiés, poussés par la faim et la peur. L’Algérie doit dès aujourd’hui interpeler l’ONU et les autres organisations mondiales sur ce qui se passe dans ce pays transformé en lupanar à ciel ouvert. Tout y est corrompu, empoisonné, prostitué par la famille Allaouite et sa clientèle.

    Mazouzi Ali
    20 avril 2017 - 18 h 36 min

    Vérité
    Mr. Bouhafs, vous êtes vraiment dans la vérité quant à votre analyse sur la Tunisie et son complexe vis à vis des européens et surtout des frangaouis. Nous sommes les plus nombreux et plus dépensiers touristes chez eux comme les Libyens d’antan et…malgré cela, nous sommes à leurs yeux des moins que rien car, ils se prennent pour la queue de la poire nos amis Tunisiens.
    Allah Ghalab.

      USMS
      21 avril 2017 - 6 h 48 min

      Personne ne vous oblige à
      Personne ne vous oblige à délaisser une côte de 1200 kms sans compter les différents autres reliefs d’un magnifique pays nommé l’ALGERIE et vous rendre en tunisie où vous êtes mal vus malgré la brosse à reluire.

        Hakim Setif
        21 avril 2017 - 8 h 47 min

        Parce que tu crois que le
        Parce que tu crois que le tourisme c’est uniquement 1200 km de côtes ?
        Des plages jonchées de détritus, sans toilettes ni douches. Des hôtels qui ressemblent a des mouroirs.
        Des agressions verbales,sonores et physiques…et j’en passe.

          USMS
          22 avril 2017 - 11 h 34 min

          c’est à nous de faire le
          c’est à nous de faire le nécessaire pour que cela change. Puisque vous êtes de SETIF, commencez déjà par boycotter les plages limitrophes à la wilaya qui sont insalubres et non sécurisées en optant par exemple pour jijel où il y a plus de respect et de considération pour l’estivant quel qu’il soit. Après celà, vous verrez que melbou et cie seront meilleures et vous pourrez y revenir tout heureux. Ceci est valable pour tous les coins d’ALGERIE qui auraient mauvaise presse. C’est un genre de boycotte civique qui nous permettra aussi d’économiser des devises.

    Bouhafs
    20 avril 2017 - 13 h 15 min

    Heureusement qu’il y a les 2
    Heureusement qu’il y a les 2 millions de « touristes » algériens, sont reçus plus ou moins bien, et plutôt moins bien que les autres touristes, surtout occidentaux auxquels les Tunisiens, autorités et peuple, font la courbette et les lèche-bottes, alors qu’ils dépensent très peu d’argent chez eux, , comparativement aux « touristes » algériens généreux et naïfs. Les deux milliards qu’ils rapportent à Tunisie lui permet de boucher quelques trous du gruyère qu’est devenue la Tunisie.

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