Le message en clair des Algériens
Par Kamel Moulfi – La journée que passent les Algériens ce jeudi 4 mai aurait pu être exceptionnelle du fait du vote pour le renouvellement de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre, comme l’ont rappelé les autorités, des dispositions de la nouvelle Constitution, pleines de garanties d’un scrutin transparent et sincère, en allusion aux élections précédentes qui n’auraient pas eu ces conditions «normales».
Seulement, le discours officiel ne semble pas avoir été suffisamment convaincant.
Les leaders des partis politiques n’ont pas réussi à combler cette lacune et ont visiblement gâché l’occasion donnée par la campagne électorale pour renverser la forte tendance au scepticisme qui a marqué l’opinion publique algérienne à propos des élections législatives. Résultat : c’est l’abstention qui domine dans les pronostics des observateurs et c’est surtout ce que redoutent le plus les autorités qui organisent le scrutin et les partis politiques qui s’y sont engagés.
On saura aujourd’hui si l’argument de «la stabilité du pays dans un environnement menaçant» a eu son effet mobilisateur sur les Algériens. Les commentaires des médias ont fait ressortir plutôt une sorte d’apathie et un manque d’engouement qui traduisent un désintérêt pour ces élections législatives. Le contraire aurait été surprenant dans un contexte caractérisé par les difficultés sociales rencontrées par la grande masse de la population, préoccupée par les questions de pouvoir d’achat et par l’idée que le niveau de vie risque d’en pâtir.
Il suffit alors de penser au statut privilégié des députés «immunisés» contre les aléas de la vie quotidienne en Algérie pour que les appels au vote massif perdent leur force.
Ce jeudi serait donc un jour ordinaire, comme les autres, avec pour seules différences le congé payé qui est accordé aux salariés et des vacances inattendues offertes aux enfants scolarisés. Quel que soit leur comportement face aux urnes, les Algériens ont un message à adresser au pouvoir. Souhaitons qu’il le comprenne.
K. M.
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