Un forum international sur l’impact de la numérisation

Selon Florian Von Hennet une véritable mini-révolution industrielle était en train de se produire. AP

Un forum international sur l’impact de la numérisation en Afrique du Nord et l’économie numérique pour l’emploi s’est tenu les 22 et 23 mai à Alger. Ce forum s’est particulièrement intéressé à l’emploi dans le secteur de l’économie numérique. Les membres de Care ainsi que ceux de ces organisations venues de neuf pays différents, tels que la Tunisie, le Maroc, la Libye, l’Egypte, le Liban, la France, les Etats-Unis, l’Espagne et l’Allemagne, ont travaillé à l’identification des opportunités qu’offre la convergence mondiale vers la transformation digitale. Pour notre pays, ces échanges intenses devront avoir pour but de dynamiser durablement la croissance inclusive grâce à l’emploi. Il s’agirait ainsi de débloquer les opportunités et repenser les principes du marché du travail : encourager l’innovation, adapter celle-ci aux politiques publiques et aux tendances mondiales actuelles dans le développement numérique, sachant que tout cela devrait se faire en harmonie avec les particularités de l’Algérie.

La rencontre a essayé de répondre à quelques questions centrales. D’abord, identifier les mécanismes fonctionnels aussi bien au niveau local que régional qui seraient nécessaires à l’élaboration des politiques d’évaluation et d’emploi pour répondre aux besoins changeants du nouveau monde du travail. Fournir également au citoyen le moyen de s’intégrer facilement et naturellement dans le processus de digitalisation de la société. En effet, étudier les moyens menant à sa requalification et l’aider à dépasser le statut de simple exécutant. Ceci est un élément-clé de toute la chaîne de valeur numérique.

Par ailleurs, les participants se sont aussi penchés sur les mécanismes qui devraient permettre de surmonter les préjugés émotionnels et les peurs profondes ainsi que les pressentis qu’un impact négatif de la numérisation pourrait susciter.

Mme Taline Koranshelian du FMI a déclaré que l’implication significative de la société civile est indispensable pour communiquer et exploiter les avantages et le potentiel des tendances numériques. Car, ajoute-t-elle, leur potentiel pour les pays émergents est un levier de développement inestimable de par l’inventivité naturelle de leur jeunesse.

L’économie numérique se nourrit de technologies dont le cycle de vie est court, mais dont l’évolution est rapide. Cet aspect particulier doit être pris en charge par les universités pour qu’elles y adaptent leurs programmes pour répondre à l’appel du marché. La remontée d’informations de l’entreprise doit être aussi dynamique pour que le marché du travail ne souffre d’aucun hiatus quant au recrutement de la meilleure ressource humaine possible.

Durant ces travaux, réfléchir sur les pistes d’apprentissage requalifiant et inclusif qui permettent d’aborder sereinement la dualité «homme contre machine» a été l’occasion d’examiner les toutes dernières technologies «disruptives», en prenant en exemple le «3D Printing» ou l’impression 3D.

C’est ainsi que Florian Von Hennet, président de l’association allemande «3D Printing», présente à ce forum, a déclaré qu’une véritable mini-révolution industrielle était en train de se produire et qu’elle allait, non seulement transformer et bousculer le marché de l’emploi, mais surtout bouleverser les chaînes des valeurs telles qu’on les connaît actuellement.

Cela aurait comme corollaire qu’aucun secteur ne serait épargné par l’impression 3D. Nous pourrions bientôt imprimer ce que nous mangerons, ce qui nous habillera et nous pourrions même imprimer quelques-uns de nos organes pour remplacer ceux qui sont déficients ou tout simplement moins performants.

Les premières conclusions de cette rencontre ont été que les inquiétudes croissantes à l’égard de la diminution des perspectives d’avenir en raison de l’externalisation et des effets de la numérisation aussi bien sur la compétitivité que les exportations seraient très vite compensées par une prise de conscience rapide de ces transformations. Elles sont sociales, elles sont économiques et quelques-unes sont déjà là, alors que d’autres pointent à l’horizon.

Il a été possible durant ce forum d’examiner les différentes solutions technologiques évolutives qui dans le numérique devraient alimenter la stratégie d’industrialisation et de substitution aux importations qui vont mécaniquement améliorer la compétitivité des entreprises. Ralf Sauer, responsable à Siemens, a estimé que les jeunes talents, très souvent ignorés ou sous-employés, pourraient alors émerger. Pour ceux qui sont dans le processus de création, ils intégreraient beaucoup plus facilement les chaînes de valeurs existantes avec la possibilité d’en créer rapidement d’autres à leur mesure.

Dans le cadre de ces travaux et pour illustrer le niveau de préparation à la transformation digitale de l’Algérie, une visite a été organisée dans l’usine HB Technologies de la zone industrielle de Rouiba pour tous les participants. Cette entreprise algérienne qui a été fondée il y a 14 ans est le leader africain dans la fabrication des cartes à puce. HB Technologies est le fournisseur de tous les opérateurs télécoms algériens ainsi que du ministère du Travail pour la carte Chiffa. L’Etat vient de décider de la fabrication du nouveau permis de conduire et de la carte grise numériques dans cette même usine. Ce qui est une reconnaissance de l’expertise des ingénieurs algériens que l’entreprise emploie et un franc succès pour l’entreprise algérienne, a reconnu le représentant de la fondation BMW.

De l’avis de tous les participants présents, en plus du succès des travaux et de la matière qui en a été tirée pour rapidement préparer la prochaine étape, beaucoup d’entre eux ont vu leur perception de l’Algérie changer d’une manière positive. Un optimiste qui a permis à tout le monde de promettre de se revoir dans les plus brefs délais afin de valider les propositions concrètes qui devront donner les pistes de prise en charge de l’aspect positif de la transformation digitale relatif à l’emploi dans le numérique.

Nos pays devraient rapidement en profiter pour une intégration et une meilleure utilisation, pour aider à une numérisation profonde, inclusive et contribuer ainsi à l’amélioration de la gouvernance des entreprises en particulier et celle du pays en général.

C. P.

Commentaires

    slam
    26 mai 2017 - 16 h 26 min

    Du blabla et encore du blabla
    Du blabla et encore du blabla.
    Quand une économie n’est même pas capable d’instaurer un système de paiement en ligne et d’offrir une connexion tres haut débit. Alors on peut organiser 150 forums par jour et le resultat sera toujours le même : nous sommes un pays régi par la chekkara. C’est notre seul business model. Un pays de jeunes connectés gouverné par des dinosaures incapables d’installer une appli sur leur mobile. Pendant ce temps l’économie numérique fait rentrer des milliards chez les pays qui ont compris que internet ce n’est pas seulement regarder des videos sur youtube et liker des blagues sur facebook…

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