Ould-Abbès n’est plus à la tête du FLN : les raisons d’un limogeage
Djamel Ould-Abbès ne passera probablement pas l’été à la tête du parti du FLN. Selon certaines sources, son sort est bien scellé par la présidence de la République, qui serait à la recherche d’un remplaçant.
Désigné en octobre 2016 à la tête de l’ex-parti unique, en remplacement du contesté et controversé Amar Saïdani, Djamel Ould-Abbès n’a pas encore bouclé sa première année en tant que secrétaire général du FLN qu’il se trouve éclaboussé par un scandale lié au placement des candidats sur les listes FLN aux législatives. Le nom de son fils aîné et de quelques proches dirigeants du parti ont été cités dans des articles de presse. Ould-Abbès lui-même avait reconnu l’existence de cette affaire en exprimant toute sa confiance en la justice algérienne.
Mais il n’y a pas que cette affaire qui a fragilisé Ould-Abbès, fidèle parmi d’autres soutiens au chef de l’Etat. Le secrétaire général du FLN a été confronté aux accusations de moudjahidine de poids qui lui contestaient son statut de condamné à mort. De Abdelkader Abid, qui a détricoté tout l’argumentaire d’Ould-Abbès qui se plaît à se faire passer pour un ancien condamné à mort, à Abdelkader Guerroudj, qui l’a sommé d’apporter la preuve matérielle et tangible de sa condamnation pour un acte lié à la Révolution, la polémique ne cesse d’enfler.
Au niveau de la présidence de la République, on estime que cette affaire a fait trop de bruit et qu’il est temps d’y mettre un terme pour protéger un tant soit peu le FLN. L’enjeu sont les prochaines élections locales que l’ex-parti unique ne doit pas perdre, nous affirment encore nos sources. La raison est que ces élections seront un prélude à la précampagne pour la présidentielle de 2019.
Si le sort d’Ould-Abbès semble être scellé, son remplaçant n’a pas été encore choisi. Les candidats sont nombreux. Mais la présidence de la République voudrait quelqu’un qui ne soit pas lié aux conflits qui ont secoué le parti durant ces sept dernières années. Autrement dit, elle ne veut ni de proches de Belkhadem, ni d’Abdelkrim Abada, encore moins de proches de Saïdani.
e nom de Sid-Ahmed Ferroukhi, député FLN, serait sur la liste des probables successeurs de l’octogénaire Ould-Abbès, ajoutent nos sources, qui évoquent des tractations au sommet de l’Etat. Le départ d’Ould-Abbès s’inscrit dans la continuité des changements décidés par la présidence de la République et qui ont touché déjà le gouvernement. D’autres secteurs et institutions connaîtront des changements.
Hani Abdi
Comment (17)