Djibouti : les ambitions militaires africaines de la Chine

Djibouti Base militaire
Djibouti, à la sortie de la mer Rouge, abrite des bases militaires chinoise, française, américaine et japonaise. D. R.

La Chine a inauguré ce mardi sa première base militaire à l’étranger, en hissant son drapeau dans des installations à Djibouti, le jour même où l’Armée populaire de libération fête son 90e anniversaire. La Chine avait entamé l’an dernier la construction d’une base logistique à Djibouti. Elle servira essentiellement à ravitailler les navires de la marine chinoise participant à des missions de maintien de la paix et humanitaires au large des côtes du Yémen et de la Somalie. Plus de 300 personnes ont pris part à la cérémonie, dont le numéro deux de la marine chinoise, Tian Zhong, et le ministre djiboutien de la Défense, a rapporté la radio nationale chinoise.

Djibouti, petit pays aride coincé entre l’Ethiopie, l’Erythrée et la Somalie, héberge également des bases française, américaine et japonaise. Les autorités indiennes craignent qu’avec Djibouti, la Chine n’étende un peu plus un «collier de perles» d’alliances qui englobe déjà, autour de l’Inde, le Bangladesh, la Birmanie et le Sri Lanka.

La base militaire chinoise de Djibouti possède des niveaux souterrains et sa superficie est en réalité beaucoup plus importante qu’il n’y paraît, selon des données de la plateforme de renseignement privée américaine Stratfor. Des locaux cachés ont été découverts à l’aide de satellites espions américains. Selon les services de renseignement, la superficie des locaux cachés sous terre est d’environ 23 000 mètres carrés, avec trois niveaux sécurisés. Les constructions souterraines permettent de mener des activités inobservables et offrent une protection aux véhicules ou aux installations critiques pour la mission chinoise à Djibouti, souligne Stratfor.

A noter par ailleurs que cette base occupe une position stratégique à la sortie de la mer Rouge. La largeur du détroit de Bab El-Mandeb n’atteint que 20 kilomètres et 3,8 millions de barils de pétrole brut y transitent quotidiennement. De plus, la moitié des importations de pétrole chinoises et 20% du commerce mondial s’effectuent via le golfe d’Aden, situé à proximité.

Des experts russes estiment qu’en proposant sa médiation dans la résolution du contentieux frontalier entre Djibouti et l’Erythrée, notamment par le déploiement de ses troupes à la frontière entre ces deux pays, la Chine essaie aussi de se positionner en acteur politique capable de régler les conflits armés.

Sadek Sahraoui

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