Ligue 1 Mobilis de football : transferts à gogo et instabilité

Kheïreddine Zetchi
Kheïreddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football. New Press

Les seize clubs de la Ligue 1 algérienne de football sont restés fidèles à leurs traditions en matière de recrutement, effaçant tout pour recommencer de zéro ou presque en vue de la nouvelle saison 2017-2018 avec l’enregistrement de plus de 150 transferts aux dépens d’une stabilité qui est restée un vain mot. Un grand mouvement arrivées-départs a donc marqué le mercato estival, clôturé le 31 juillet, en dépit de la crise financière aiguë que traversent les pensionnaires de l’élite, dont les sociétés sportives par actions (SSPA) sont déficitaires et risquent tout simplement de mettre la clé sous le paillasson si elles continuent à dépenser de cette manière «irréfléchie».

Le marché des transferts cet été a d’ailleurs battu les records, avec plus de 150 transactions enregistrées au niveau de la Ligue de football professionnel (LFP). Un chiffre traduisant l’instabilité criarde qui continue de régner en maître-mot dans le football algérien. Il s’agit là aussi de l’une des raisons expliquant le niveau tout juste moyen de la compétition, estiment les observateurs, avec de rares confrontations qui attirent l’attention des puristes.

A l’exception du nouveau promu, le Paradou AC, qui a engagé trois éléments seulement, tous les autres pensionnaires de l’élite algérienne ont effectué un recrutement tous azimuts qui ne repose parfois sur aucune stratégie ou logique. Des clubs comme le NA Hussein-Dey ou encore l’US Biskra ont connu un grand changement au sein de leurs effectifs respectifs avec plus de 15 joueurs engagés, soit plus de la moitié du nombre d’éléments autorisés par la LFP sur la liste des équipes. De quoi donner le tournis à certains entraîneurs pour travailler la cohésion entre les joueurs et, de là, des trois compartiments.

Sauf intervention des instances footballistiques, cette politique a encore de beaux jours devant elle, au vu des changements à répétition dans les effectifs des clubs de l’élite durant chaque intersaison. Une fâcheuse habitude qui porte préjudice et pour les joueurs et pour leurs équipes.

Retour des joueurs étrangers

Le fait marquant du précédent marché des transferts reste incontestablement la levée d’interdiction qui touchait le recrutement des joueurs étrangers, décidée il y a une année et demie par l’ancien président de la fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua. Elu le 20 mars à la tête de l’instance fédérale, Kheïreddine Zetchi a décidé d’abolir cette mesure, permettant de nouveau aux clubs de la Ligue 1 d’avoir 2 joueurs étrangers au maximum au sein de leurs effectifs. Huit clubs pensionnaires de l’élite ont profité ainsi de cette levée d’interdiction pour renforcer leurs effectifs en vue de la saison 2017-2018. Au total, ce sont 11 joueurs étrangers qui ont été recrutés. Le Mali, avec quatre joueurs recrutés, a été le pays le plus présent lors du mercato estival, suivi de la Mauritanie (2 joueurs), du Nigeria (1 joueur), du Gabon (1 joueur), du Burkina Faso (1 joueur), de Madagascar (1 joueur) et du Cameroun (1 joueur).

Il est clair qu’avec tout ce mouvement opéré par les clubs algériens au cours du mercato estival, ils vont tous se mettre à la recherche d’harmonie et de cohésion, deux subterfuges qu’ils vont, relèvent les observateurs, exhiber des semaines durant pour justifier d`éventuelles contreperformances. Tout cela naturellement au détriment du beau jeu.

R. S.

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