Des responsables de la presse font-ils l’objet d’une enquête ?
Par Karim Bouali – Nos confrères du Soir d’Algérie ont lancé un pavé dans la mare. Dans un article paru dans l’édition de ce dimanche, ce quotidien francophone est revenu sur les dessous du limogeage de l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Si les informations révélées et les noms cités ne sont pas nouveaux dans cette affaire qui a défrayé la chronique il y a quelques jours, en revanche, une insinuation lourde de sens, glissée à la fin de l’article, suscite des interrogations : «Des investigations [qui seront rendues publiques] auront de quoi faire tomber des nues à tous les niveaux, même dans les milieux de la presse, et ce, eu égard à certains noms qui se confondaient avec ‘probité’ jusque-là.»
Cette information glissée subrepticement dans un article – signé par des initiales – consacré entièrement à ce qui est considéré comme des accointances illégales du successeur de Sellal, fait planer le doute sur une collusion qui existerait entre des responsables – ou de simples journalistes – de la presse nationale et certains milieux d’affaires véreux que cette même presse dénonce à longueur de colonnes. Il n’est un secret pour personne que les médias, comme les partis politiques, entretiennent des relations d’intérêt avec les opérateurs économiques. Si la plupart de ces relations sont fondées sur des partenariats ordinaires, d’autres sont néanmoins entachées de pratiques illégales.
Algeriepatriotique avait eu à dénoncer la mainmise d’un officier de haut rang des services de renseignement sur la publicité institutionnelle. L’officier fut limogé, mais les pratiques sont demeurées telles quelles, en dépit de la baisse drastique de l’offre.
Pour quelles raisons ces membres de la corporation seraient-ils dans le collimateur des services de sécurité ? L’article de nos confères du Soir d’Algérie n’en dit rien et laisse planer le doute sur cette affaire dont on attend qu’elle soit révélée au grand jour «une fois l’enquête achevée». Nous devrions en savoir davantage dans les jours ou les semaines à venir, comme nous pourrions ne rien en connaître si l’article en question n’est qu’une salve en direction de personnes qu’on voudrait intimider ou faire taire.
Attendons pour voir.
K. B.
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