Mohammed VI abandonne ses soldats envoyés au casse-pipe en Côte d’Ivoire
Par R. Mahmoudi – Dans une réponse du bureau du coordonateur résidant des Nations unies au Maroc à un ancien membre des casques bleus marocain qui demandait, dans une lettre qu’il lui avait adressée le 10 septembre dernier, une indemnisation au vu de son état de santé actuel lié sans doute à une maladie contractée pendant son service au sein du contingent marocain en Côte d’Ivoire depuis l’année 2011, ce bureau lui explique sèchement qu’il doit s’adresser aux autorités militaires marocaines !
Le bureau onusien se déclare tout simplement «incompétent» pour résoudre ce genre de problèmes. C’est la preuve que les Nations unies n’assument pas totalement la prise en charge des soldats engagés dans ses forces dites de maintien de la paix. Plus grave encore, ce cas révèle l’état d’abandon auquel les soldats marocains sont confrontés dans leur pays, alors que le roi Mohammed VI et son gouvernement ne cessent de vanter, partout, la participation de l’armée marocaine dans les missions de paix en Afrique, en la présentant comme le «prolongement» d’une démarche globale en direction du continent africain et le signe du dévouement des Marocains pour la paix et la stabilité des pays africains.
Ce cas évoqué par le casque bleu marocain dans le document, que nous avons pu consulter, cache certainement une situation de malaise généralisé dans les rangs des contingents affectés au sein des forces internationales déployées notamment au Congo, en Côte d’Ivoire ou en Afrique centrale. Au Congo, justement, pays en proie à une guerre civile depuis dix-huit ans, 200 soldats marocains sont décédés dans des conditions non encore révélées. Aucune enquête n’a été diligentée pour déterminer les causes de cette hécatombe. C’est dire à quel point les autorités marocaines ne se soucient guère du sort de leurs soldats envoyés au casse-pipe, laissant couver une sourde révolte dans leurs rangs.
R. M.
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