Algérien mort à Malaga : un journaliste espagnol accuse la police de meurtre
Par Karim B. – Un journaliste espagnol a affirmé sur son compte Twitter que le migrant algérien décédé dans un centre de rétention en Espagne ne s’est pas suicidé. Selon Sergio Rodrigo, qui travaille pour le journal El Mediterraneo, le jeune Mohamed Bouderbala aurait succombé à ses blessures après avoir reçu plusieurs coups assénés par des agents de police espagnols à la prison Archidona. L’autopsie n’a pas encore été rendue publique, signale encore le journaliste espagnol.
La police espagnole avait annoncé, vendredi dernier, l’ouverture d’une enquête sur la mort d’un Algérien dans une prison où des centaines de migrants arrivés par la mer avaient été provisoirement placés, fin novembre, contre l’avis des ONG locales.
Le corps avait été découvert vendredi dans la prison toute neuve d’Archidona que le ministère de l’Intérieur espagnol avait décidé d’utiliser comme centre de rétention administrative «provisoire» près de Malaga, en Andalousie, dans le sud du pays. «Une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances de la mort de cet “interné”, âgé de 36 ans et de nationalité algérienne», avait annoncé la police nationale dans un communiqué.
Le cadavre de cet homme «a été découvert à l’intérieur de sa chambre par des fonctionnaires chargés de sa surveillance» qui n’ont pu le ranimer, selon la police. La justice avait autorisé, le 20 novembre, son placement en rétention jusqu’au 18 janvier, selon la même source.
Près de 500 migrants – majoritairement algériens – arrivés par la mer, avaient été placés dans cet établissement pénitentiaire qui n’avait encore jamais servi, au grand dam des organisations de défense de leurs droits. Les autorités avaient fait valoir que les centres de rétention pour étrangers étaient saturés et que cette prison était au moins équipée de toutes les commodités. «Nous ne pouvons accepter que ces personnes restent en liberté sous prétexte qu’arrivent autant de bateaux et que nous pouvons les sauver», avait déclaré le ministre de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido.
K. B.
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